Le 9 octobre 2025, une série d’attaques coordonnée a secoué plusieurs régions du Burkina Faso, mettant en lumière la persistance et l’aggravation de l’insécurité qui sévit dans le pays. Selon des sources concordantes, le groupe jihadiste JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) a revendiqué la prise de contrôle d’un checkpoint militaire à Sabcé, un village situé à environ 100 kilomètres au nord de Ouagadougou, dans la province de Bam. La vidéo de l’attaque, rapidement devenue virale, a capté l’attention des réseaux sociaux, démontrant la montée en puissance des insurgés dans cette région du Sahel.
Simultanément, dans la ville de Bobo-Dioulasso, des violences à caractère ethnique ont éclaté. Des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), soutenus par les forces de sécurité, ont pris pour cible des commerces appartenant à des commerçants peuls, ainsi que des déplacés internes. Ce climat de méfiance et de violence, entre civils et militaires, ne fait qu’alimenter les tensions déjà fortes au sein de la société burkinabé. La multiplication des affrontements intercommunautaires, souvent alimentée par les groupes armés, reflète l’exacerbation des fractures sociales, un phénomène qui se renforce au fil du temps.
Dans le même laps de temps, les forces armées burkinabè ont été prises en embuscade par les insurgés dans la zone entre Djibo et Namissigui, dans la province du Soum. Cette attaque montre que les groupes armés ciblent systématiquement les convois militaires, entravant ainsi la liberté de circulation et l’acheminement de l’aide humanitaire dans des zones déjà dévastées par des années de conflit.
L’attaque simultanée de plusieurs points stratégiques témoigne de l’adaptabilité et de la détermination des groupes jihadistes opérant dans la région. Le JNIM, qui a pris de l’ampleur au cours des dernières années, est désormais l’un des acteurs les plus influents dans la région du Sahel. Leur capacité à mener des opérations bien planifiées et à prendre le contrôle de points névralgiques du pays reflète non seulement leur savoir-faire tactique mais aussi le profond affaiblissement de l’État burkinabé dans certaines zones rurales.
Alors que la situation se détériore, le Burkina Faso se trouve au cœur d’une crise sécuritaire qui dépasse les seules frontières nationales. L’intensification des attaques terroristes dans le pays s’inscrit dans un contexte plus large de déstabilisation du Sahel, où la violence djihadiste devient de plus en plus difficile à contrer. Les autorités burkinabè, appuyées par la communauté internationale, tentent de riposter, mais face à une telle montée en puissance des insurgés, le chemin vers la paix semble encore lointain.
