La Sierra Leone a compté les votes lors d’une élection présidentielle tendue lundi à la suite de violences et de la mort d’un volontaire d’un parti d’opposition ce week-end, alors que des observateurs internationaux s’inquiétaient du manque de transparence dans le dépouillement des bulletins de vote.
Les résultats provisoires sont attendus dans les 48 heures suivant le vote de samedi, au cours duquel le président sortant Julius Maada Bio s’est présenté pour un second mandat dans un contexte de frustration publique face aux difficultés économiques croissantes de la nation ouest-africaine.
Le chef du principal parti d’opposition All People’s Congress (APC), Samuel Kamara, est considéré comme le principal rival de Bio.
La police a tiré des gaz lacrymogènes sur des partisans rassemblés au siège de l’APC dans la capitale Freetown dimanche après que la foule soit devenue tapageuse, a indiqué la police dans un communiqué.
Un journaliste de Reuters à l’intérieur du bâtiment a trouvé une femme sans pouls gisant dans une mare de sang sous une fenêtre avec un trou de la taille d’un poing.
La police n’a pas commenté ce qui est arrivé à la femme. Une porte-parole de l’APC a déclaré lundi qu’elle était une bénévole du parti et qu’elle était décédée.
La mission d’observation électorale de l’Union européenne s’est quant à elle déclarée préoccupée par « l’environnement politique hautement polarisé » et a appelé à un décompte des voix transparent pour renforcer la confiance dans le processus électoral.
Le Centre Carter, un groupe de surveillance des élections basé aux États-Unis, a signalé des rapports « indiquant un manque de transparence pendant certaines parties du processus de tabulation« .
La commission électorale de la Sierra Leone a déclaré qu’elle répondrait plus tard.
De nombreux Sierra-léonais craignent que davantage de troubles ne se produisent au moment de l’annonce des résultats, en particulier si aucun des 13 candidats n’obtient 55 % des suffrages exprimés, une situation qui déclencherait un second tour entre les deux premiers.
Les écoles, les bureaux et la plupart des magasins ont été fermés à Freetown lundi. Les forces de sécurité avaient bouclé les bureaux de l’APC et les zones environnantes.
La Sierra Leone est sur des charbons ardents depuis que des manifestations inhabituellement violentes ont éclaté l’année dernière contre la hausse des prix. Bio et Kamara ont signalé des attaques à petite échelle contre leurs partisans avant les élections.
Les deux parties ont appelé au calme. Mais Kamara a mis en doute l’indépendance des responsables électoraux avant le scrutin, exprimant des inquiétudes quant à la possibilité de fraude électorale.
« Soyez assurés que moi et le parti APC n’accepterons et n’accepterons aucun résultat biaisé, manipulé et non vérifié« , a-t-il déclaré dimanche dans un communiqué.
Reuters
