Safari Hangi a marché pendant des heures avec un bébé attaché à son dos et six jeunes enfants en remorque essayant de trouver la sécurité alors que les gains apparents des forces rebelles dans l’est du Congo ont déclenché un nouvel exode de personnes vers la capitale provinciale Goma.
La famille faisait partie des centaines de Congolais qui ont fui vendredi par la ville de Sake, qu’ils ne considéraient plus comme sûre après que le groupe rebelle M23 a semblé prendre le contrôle du point chaud de Mushaki, à environ 15 km (9 miles) à l’ouest.
« Sans cette guerre, nous serions dans notre village sans aucun problème, cultivant et vaquant aux tâches quotidiennes« , a déclaré Hangi, 42 ans, alors que la famille s’arrêtait pour se reposer sur la route caillouteuse.
« Maintenant que nous sommes déplacés, tout est fini et nous souffrons« , a-t-il déclaré, s’inquiétant à haute voix de la façon dont son jeune fils gérerait la longue distance à parcourir sans chaussures.
L’armée congolaise n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires sur la situation sécuritaire, mais un haut responsable de l’armée a déclaré que les troupes congolaises avaient choisi de se retirer de Mushaki et de retirer leur artillerie de Sake pour éviter des pertes civiles.
« Le M23 n’a pas pris Mushaki. Il y a eu un retrait stratégique« , a déclaré le responsable sous couvert d’anonymat. « Il y a beaucoup de personnes déplacées à Sake et les combats se rapprochaient ».
Le M23 dirigé par des Tutsis a fait son retour l’année dernière après avoir été chassé vers le Rwanda et l’Ouganda voisins en 2013. Depuis la nouvelle offensive, le groupe s’est emparé de vastes étendues de la province du Nord-Kivu et a déplacé des centaines de milliers de personnes. Le gouvernement l’accuse d’atrocités de masse et de bafouer un accord de cessez-le-feu.
Le porte-parole du M23, Lawrence Kanyaka, a déclaré à Reuters que la seule menace pour les civils était l’utilisation d’armes lourdes par les forces congolaises et leur alliance avec d’autres groupes armés. Le Congo nie avoir coopéré avec d’autres groupes militants actifs dans la région.
Vendredi, un grand nombre de soldats congolais gardaient un point de contrôle à la périphérie de Sake, surveillant ceux qui entraient et sortaient de la ville. La situation semblait calme, mais les rues étaient plus vides que d’habitude, le marché normalement animé était calme et ses étals étaient nus.
La ville est l’un des derniers liens commerciaux restants pour Goma, à 15 km à l’est. La ville a vu les prix des produits de consommation courante monter en flèche après que les rebelles se sont emparés de zones agricoles clés et ont coupé les routes d’approvisionnement.
Pascal Habamungu Kasilika, commerçant du marché, a déclaré que l’avancée des rebelles vers Mushaki avait rendu la nuit difficile.
« Cela nous inquiète. Nous nous demandons : où allons-nous ? Où fuyons-nous ? Vers qui allons-nous chercher de l’aide ? Ce problème nous dépasse. »
Reuters
