Les forces armées de la République démocratique du Congo ont déclaré jeudi que les rebelles du M23 et leurs alliés avaient tué 50 civils lors d’un massacre dans la ville orientale de Kishishe cette semaine, ce que le M23 a démenti.
L’armée congolaise et le M23, une milice dirigée par des Tutsi, sont enfermés dans des combats depuis des mois dans l’est agité du pays, chacun accusant l’autre d’avoir lancé des attaques.
« Le mouvement M23 rejette les allégations sans fondement portées contre lui à Kishishe« , a déclaré le porte-parole politique du groupe, Lawrence Kanyuka, dans un communiqué.
« Le M23 rappelle à la communauté internationale et nationale qu’il n’a jamais pris pour cible des populations civiles« , a-t-il déclaré.
L’ONU et un diplomate américain ont également déclaré avoir des informations sur les meurtres de civils survenus mardi à Kishishe, dans la province du Nord-Kivu, mais n’ont pas donné de détails. Tous deux ont appelé à une enquête.
« Nous sommes profondément attristés par le massacre de civils à Kishishe, qui pourrait constituer un crime de guerre« , a déclaré sur Twitter Stephanie Miley, chargée d’affaires à l’ambassade des États-Unis à Kinshasa.
Un porte-parole du Secrétaire général de l’ONU a déclaré que l’ONU avait reçu des informations faisant état d’atteintes aux droits humains commises lors d’affrontements entre le M23 et les milices locales à Kishishe, qui ont fait un grand nombre de victimes civiles.
Des experts congolais et onusiens affirment que le Rwanda voisin soutient le M23, ce que le Rwanda a toujours démenti. Les deux pays ont pris part la semaine dernière à des pourparlers en Angola visant à trouver des solutions au conflit.
L’un de leurs accords était qu’une force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) interviendrait contre le M23 s’il n’arrêtait pas les combats et ne se retirait pas de ses positions.
L’EAC a commencé à envoyer des troupes dans l’est du Congo plus tôt cette année pour aider à combattre divers groupes armés. Un porte-parole de l’armée sud-soudanaise a déclaré jeudi qu’un bataillon de 700 soldats sud-soudanais serait envoyé pour rejoindre la force régionale.
Plus tôt jeudi, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Goma et de Bukavu, les deux principales villes de l’est du Congo, pour protester contre la détérioration de la situation sécuritaire.
Reuters
