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Madagascar : une unité militaire annonce la prise du pouvoir après la destitution de Rajoelina

photo d'illustration

La crise politique à Madagascar a atteint un tournant dramatique le 14 octobre 2025. Quelques heures après la dissolution du Parlement par le président Andry Rajoelina, l’Assemblée nationale a voté sa destitution, et une unité militaire a annoncé son intention de « prendre le pouvoir ». Cette série d’événements a plongé le pays dans une profonde incertitude, exacerbée par des manifestations de plus en plus violentes et une défection majeure des forces armées.

Le climat à Antananarivo est tendu. Le président Rajoelina, qui dit se trouver dans un lieu inconnu, a dénoncé un « vote illégal » de l’Assemblée nationale, qui a voté sa destitution avec 130 voix en sa défaveur sur 163 députés. Ce vote a eu lieu après que Rajoelina ait pris un décret annonçant la dissolution du Parlement, dans le but de « rétablir l’ordre et renforcer la démocratie ». Cependant, la contestation populaire et l’opposition parlementaire ont vu ce décret comme un acte autoritaire, exacerbant ainsi la défiance à son égard.

Dans ce contexte de crise, l’unité militaire Capsat, historiquement liée au coup d’État de 2009 qui avait porté Rajoelina au pouvoir, a rallié le mouvement de contestation populaire Gen Z. Menée par le colonel Michael Randrianirina, cette unité a proclamé la prise de pouvoir et la dissolution du Sénat ainsi que de la Haute Cour constitutionnelle. « À partir d’aujourd’hui, nous prenons le pouvoir », a déclaré le colonel devant le palais présidentiel, soulignant que l’Assemblée nationale continuera de fonctionner.

La situation à Madagascar se détériore rapidement. Selon les Nations unies, les violences politiques qui secouent le pays depuis fin septembre ont fait au moins 22 morts et plus d’une centaine de blessés. Les manifestations, qui ont trouvé un large soutien auprès des jeunes et des syndicats de fonctionnaires, s’intensifient. Dans les rues, des pancartes hostiles au président et à la France, ancienne puissance coloniale, se multiplient. Des slogans tels que « Dégage Rajoelina » et « Dégage Macron » résonnent au sein des cortèges.

Alors que l’Assemblée nationale réclame une « destitution pour empêchement temporaire », la Haute Cour constitutionnelle devra se prononcer sur la vacance du pouvoir. La Constitution malgache prévoit la tenue d’élections législatives dans un délai de 60 à 90 jours après la dissolution du Parlement. Mais dans ce climat de chaos institutionnel, l’avenir politique du pays demeure incertain.

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