Home AFRIQUE Madagascar : les protestataires mettent la pression et lancent un dernier ultimatum au...

Madagascar : les protestataires mettent la pression et lancent un dernier ultimatum au président Rajoelina avant le dialogue national

photo d'illustration

Depuis le début du mois d’octobre, Madagascar est plongé dans une agitation politique d’une intensité rarement vue. Un mouvement de contestation inédit, dirigé par la jeunesse malgache, met la pression sur le président Andry Rajoelina. Bien qu’il ait lancé un cycle de consultations pour apaiser la situation, les protestataires rejettent fermement cette initiative, exigeant des réponses concrètes à leurs revendications.

Le président, dans une démarche jugée diplomatique, a ouvert la voie à un dialogue national en rencontrant différents acteurs de la société malgache, y compris les représentants d’entreprises, les hauts fonctionnaires et les chefs religieux. Des consultations qui devaient, selon lui, favoriser l’élaboration de solutions aux maux du pays. Cependant, la réponse des manifestants est loin d’être favorable.

Les membres du collectif Gen Z, principaux instigateurs de cette mobilisation, ont clairement fait savoir qu’ils n’accepteraient pas un dialogue en l’absence de mesures concrètes. L’un des points centraux de leurs revendications est la révocation du président du Sénat, le général Richard Ravalomanana, qui est particulièrement désavoué par la rue. Le collectif exige également l’ouverture d’enquêtes sur plusieurs figures politiques proches du président, dont l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, pour des raisons de transparence.

Bien que les protestataires aient accepté de participer à la concertation nationale qui devrait bientôt s’ouvrir sous l’égide du Conseil œcuménique des Églises chrétiennes, la position du collectif Gen Z reste ferme. Pour eux, le dialogue doit commencer par des actes tangibles. Leur ultimatum est clair : si leurs demandes ne sont pas satisfaites d’ici le 8 septembre au soir, une grève générale nationale sera déclenchée.

De son côté, l’opposition politique critique vivement la nomination du général Rufin Fortunat Zafisambo au poste de Premier ministre, perçue comme une tentative de diversion et un affront à la population malgache. Le choix de cet ancien chef de cabinet militaire du Premier ministre sortant est jugé symbolique d’une continuité du régime plutôt que d’une rupture attendue par les manifestants.

Pour l’instant, la situation reste tendue à Madagascar, où la répression des manifestations continue de nourrir le mécontentement, malgré les gestes de dialogue du président. Les prochains jours s’annoncent cruciaux : si Andry Rajoelina ne parvient pas à apaiser la colère de la rue, un bras de fer politique pourrait s’intensifier, avec des conséquences incertaines pour le pays.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here
Captcha verification failed!
CAPTCHA user score failed. Please contact us!