Le président kenyan a intégré mercredi l’opposition dans son nouveau cabinet, en nommant quatre ministres du principal parti d’opposition dans le but de former un gouvernement à large assise qui s’attaquerait aux problèmes de gouvernance soulevés lors des manifestations meurtrières.
Le président William Ruto a nommé mercredi le chef de la minorité au Parlement et président du parti du chef de l’opposition Raila Odinga dans son nouveau cabinet, malgré une scission au sein de la coalition de l’opposition qui a vu d’autres partis se distancier des négociations gouvernementales.
Les semaines de troubles dans le centre économique de l’Afrique de l’Est ont entraîné des dizaines de morts, le limogeage de la plupart des membres du gouvernement et des appels à la démission de Ruto.
Les manifestations ont commencé par le rejet par les Kényans d’un projet de loi visant à imposer davantage d’impôts, alors que des millions de Kenyans ont du mal à survivre dans un contexte de hausse des prix.
Le président a salué mercredi les partis politiques pour « leur volonté de mettre de côté leurs positions et intérêts partisans afin de rejoindre un partenariat visionnaire pour la transformation radicale du Kenya, ce qui est un geste historique de leur patriotisme ».
Odinga, qui avait appelé à des pourparlers pour calmer les troubles, a nié mardi les allégations selon lesquelles il aurait été soudoyé pour rejoindre Ruto dans la formation d’un gouvernement de large base.
Il a exprimé son soutien aux manifestants, ajoutant qu’il n’y aurait de dialogue qu’une fois que le président aura accédé aux demandes des manifestants.
Le secrétaire général de son parti a déclaré mardi dans un communiqué qu’aucune négociation n’était en cours pour rejoindre l’administration Ruto et que tout membre cherchant un poste de ministre devait savoir qu’il contrevenait à la position du parti.
Ruto a promis d’apporter des changements dans son gouvernement, notamment en réprimant les fonctionnaires corrompus et ceux qui affichent leur opulence en pleine crise du coût de la vie.
Une militante, Hanifa Aden, a écrit sur X après les nominations du Cabinet : « Nous sommes la nouvelle opposition. »
Au moins 50 personnes sont mortes et 413 autres ont été blessées lors des manifestations depuis le 18 juin, selon la Commission nationale kenyane des droits de l’homme.
Apnews