
Le Japon, sous la direction de Sanae Takaichi, s’engage résolument sur une voie plus conservatrice, marquée par une révision de sa politique interne et internationale. L’ancienne ministre de l’Intérieur et figure influente du Parti Libéral-Démocrate (PLD), Takaichi incarne désormais une vision radicale de l’avenir de l’archipel, avec des ambitions affirmées pour redéfinir son rôle au sein de la communauté internationale.
Son programme, principalement axé sur la « renaissance » du Japon, repose sur quatre grands axes : un renforcement militaire, une politique stricte d’immigration, une relation renforcée avec Taïwan, et une gestion plus rigoureuse du budget national. Takaichi prône un Japon plus fort, capable de se défendre face à des menaces croissantes dans la région, notamment en raison de la montée en puissance de la Chine.
Le réarmement du Japon, sujet particulièrement sensible en raison des restrictions imposées après la Seconde Guerre mondiale, se trouve au cœur de son agenda. En dépit des traités de pacifisme inscrits dans la Constitution japonaise, Takaichi a exprimé son désir de revoir cette politique, en particulier en ce qui concerne la défense nucléaire. Cette proposition ouvre la voie à un débat national sur la légitimité et les implications d’un tel tournant militaire.
Par ailleurs, le rapprochement avec Taïwan, dans un contexte de tensions croissantes avec la Chine, a déjà suscité de vives réactions. Pékin considère ce rapprochement comme une provocation, exacerbant les relations entre les deux nations. La position de Takaichi vis-à-vis de Taïwan s’inscrit dans une volonté de renforcer la position stratégique du Japon dans le Pacifique.
D’un point de vue interne, la politique d’immigration stricte de Takaichi cherche à répondre aux préoccupations démographiques du pays tout en limitant l’entrée de travailleurs étrangers, un sujet qui divise la société japonaise. Cette politique vise à protéger les emplois locaux et à maintenir l’homogénéité culturelle du pays, mais elle suscite également des critiques sur son impact sur la diversité et l’intégration.
Enfin, la lutte contre le déficit budgétaire reste une priorité. Takaichi entend rééquilibrer les finances publiques, ce qui pourrait se traduire par des réformes fiscales et une réduction des dépenses sociales, des mesures qui risquent de toucher les couches les plus vulnérables de la population.
Dans un contexte géopolitique instable, la « Dame de fer » japonaise semble déterminée à redonner au Japon la place qu’elle estime mériter sur la scène mondiale. Toutefois, ses choix politiques pourraient avoir des conséquences durables, tant sur le plan intérieur qu’international, et laissent présager des relations diplomatiques plus tendues, notamment avec la Chine et d’autres nations voisines.









