La Guinée équatoriale vote dimanche lors d’élections générales au cours desquelles le président Teodoro Obiang Nguema, le président le plus ancien du monde, devrait prolonger son règne de 43 ans à la tête du petit Occident producteur de pétrole nation africaine.
Plus de 400 000 personnes se sont inscrites pour voter dans le pays d’environ 1,5 million. Les électeurs voteront également pour élire 100 députés à la chambre basse, 55 des 70 sénateurs du pays et des maires locaux.
Les observateurs ne s’attendent à aucune surprise. Obiang, âgé de 80 ans, a toujours été élu avec plus de 90 % des voix dans les sondages dont l’équité a été mise en doute par les observateurs internationaux compte tenu des plaintes de longue date des groupes de défense des droits concernant le manque de liberté politique.
Il brigue un sixième mandat contre deux candidats de l’opposition – Buenaventura Monsuy Asumu, qui se présente pour la sixième fois contre Obiang, et Andrés Esono Ondo, qui se présente pour la première fois.
« L’élection présidentielle est totalement dépourvue de suspense« , a déclaré Maja Bovcon, analyste senior pour l’Afrique à la société de renseignement à risque Verisk Maplecroft.
« La fermeture des frontières et le harcèlement et les arrestations de partisans de l’opposition ont ouvert la voie à la prolongation du règne de 43 ans d’Obiang« , a-t-elle déclaré.
Les États-Unis et l’Union européenne ont appelé à des élections libres et équitables dans des déclarations séparées et ont fait part de leurs préoccupations concernant les informations faisant état de harcèlement et d’intimidation à l’encontre de l’opposition et de groupes de la société civile.
Le gouvernement a rejeté les rapports, les qualifiant d’ingérence dans son processus électoral.
La Guinée équatoriale n’a eu que deux présidents depuis son indépendance de l’Espagne en 1968. Obiang a renversé son oncle Francisco Macias Nguema lors d’un coup d’État en 1979.
Clôturant sa campagne vendredi, Obiang a déclaré qu’il avait décidé d’avancer l’élection présidentielle de plusieurs mois, et de la tenir en même temps que les élections législatives et municipales, pour économiser de l’argent en raison de la crise économique.
La production de pétrole et de gaz représente environ les trois quarts des revenus de l’État membre de l’OPEP. Mais la production a diminué ces dernières années à environ 93 000 barils par jour (bpj), contre environ 160 000 bpj en 2015 en raison de la maturation des gisements.
Reuters
