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Centrafrique : les limites des Organisations Professionnelles des Médias en Centrafrique

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Le président du HCC, José Richard POUAMBI entouré du Porte-parole de la MINUSCA, Vladimir MONTEIRO et le Haut Conseiller Mme Inès GREDIBERT BIDA

Le Haut Conseil de la Communication (HCC) organe de régulation des médias en République Centrafricaine, soucieux du développement des organisations professionnelles des médias (OPM) a organisé un atelier de redynamisation des OPM en prélude aux élections locales de 2023. Cette activité s’est tenue du 17 au 18 novembre 2022 au Complexe Sportif Barthelemy Boganda à Bangui.

L’objectif de cet atelier est de sensibiliser les OPM à se réorganiser en vue de promouvoir la responsabilité sociale des journalistes avant, pendant et après les élections municipales prévues le 22 janvier 2023.

Le HCC a également mis à profit cette rencontre pour dire un mot sur les dangers de la désinformation et des rumeurs dans le contexte actuel en République Centrafricaine illustré par le projet de réforme constitutionnelle et la prorogation d’une année supplémentaire du mandat de la Mission des Nations –Unies en République Centrafricaine (MINUSCA).

C’est aussi une école pour les représentants des OPM et des médias invités d’être édifiés sur la conception des modèles économiques des entreprises de presse, la technique de montage et de pilotage d’un projet, les axes stratégiques des OMP ( responsabilité, spécificité , gouvernance) et les principes de gestion de la vie associative.

A propos de la gestion des OPM et leurs reconnaissances officielles

La communication sur le thème : les  principes de gestion de la vie associative, présentée par Jean-Ignace MANENGOU, ancien président de l’association des radios communautaires de Centrafrique (ARC-Centrafrique) a permis de déceler les insuffisances et limites des organisations professionnelles des médias.

Dans l’ensemble, les OPM disposent des textes fondamentaux qui régissent le fonctionnement d’une association (Statuts et Règlement Intérieur). Mais, certains OPM ne disposent pas depuis leur création d’un agrément délivré par l’administration du territoire.

C’est le cas du Groupement des Editeurs de la Presse Privée de Centrafrique (GEPPIC) crée en 1994 qui n’a pas un Agrément idem pour l’Union des Journalistes de Centrafrique (UJCA).

A cela s’ajoute l’absence de siège social, les disfonctionnements des bureaux exécutifs qui ne se limitent qu’à une ou deux personnes, le manque de transparence et la mauvaise gestion, etc.

Or dans les principes fondamentaux de gestion associative, il est recommandé aux leaders de rendre compte en d’autres termes, ils doivent être redevables vis-à-vis des partenaires et de la population.

« Très peu de OMP tiennent régulièrement leurs assemblée-générales ordinaires et ne produisent pas leurs rapports d’activités », a souligné Jean – Ignace MANENGOU.

Les ressources reçues doivent être justifiées. Le principe de la collégialité est à respecter y compris la fidélité aux textes (statuts et règlement intérieur) et au calendrier des activités.

 Extrait discours du président du HCC, José-Richard POUAMBI sur la situation des OPM en RCA

«  …Les Organisations Professionnelles des Médias constituent des puissants lobbies mis en place par les journalistes eux-mêmes pour défendre leurs intérêts matériels, moraux et physiques. Les OPM ont une importante responsabilité dans la vie et mission des journalistes ainsi que des différents organes de presse. Leur efficacité comme maillon fort des médias, est un appui considérable et une opportunité pour le HCC de s’investir dans d’autres domaines dans l’intérêt de la presse centrafricaine. Malheureusement, le constat est amer lorsque nous observons de près le fonctionnement de beaucoup de nos organisations professionnelles des médias. On se rend à l’évidence qu’il y a encore de chemin à parcourir. Ces structures, il faut le reconnaitre, demeurent des coquilles vides et qui résument quelque fois au président et quelques membres du bureau. La vie associative a disparu. Les intérêts moraux et physiques des journalistes se sont évaporés. Et pire encore, ces organisations pour la plupart, ne disposent pas de textes juridiques pour mener leurs missions dans la légalité. Dans une démocratie où les médias constituent le baromètre, nous devons être exemplaire et respectueux des textes qui gouvernent la cité3 ».

A l’issue de cet atelier de deux jours des recommandations ont été formulées et un Engagement des Organisations des Professionnelles des Médias en faveur de la lutte contre la désinformation et les rumeurs.

Arsène-Jonathan MOSSEAVO

 

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