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Guinée : au moins un mort après de nouvelles manifestations contre la junte à Conakry ; la Cédéao entreprend une médiation

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photo d'illustration

Un collectif à l’initiative de deux jours de violentes manifestations cette semaine dans la capitale guinéenne a annoncé samedi la suspension des protestations pour une semaine à la suite d’une médiation de la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Une suspension des manifestations pour espérer une médiation. En Guinée, un collectif à l’initiative de deux jours de violentes manifestations cette semaine à Conakry a annoncé la suspension des protestations pour une semaine à la suite d’une médiation de la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), selon un communiqué transmis samedi 30 juillet à l’Agence France-Presse (AFP).

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, a également annoncé « l’arrestation à son domicile » de son coordonnateur, Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, « par des gendarmes » dans la nuit de vendredi à samedi. Foniké Mengué a été « conduit vers une destination inconnue », a dit samedi à l’AFP un avocat du FNDC, Abdoulaye Keita.

« Une chance à la médiation »

Le FNDC affirme avoir eu vendredi « un entretien avec le président en exercice de la Cédéao, le chef d’Etat bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo », sur la situation en Guinée, dans son communiqué. Le collectif « a accédé à la demande expresse » de M. Embalo « de suspendre pour une durée d’une semaine les manifestations »« Cette trêve a pour unique objectif de donner une chance à la médiation de la Cédéao pour trouver une issue favorable à la crise en Guinée », ajoute le communiqué.

Les manifestations de jeudi 28 juillet ont fait un mort à Conakry, un bilan non confirmé par les autorités. Celles de vendredi ont fait un mort selon le parquet, quatre selon le FNDC. Par ailleurs, quatre journalistes ont été « agressés par des manifestants » vendredi, a rapporté le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, qui « condamne avec la dernière énergie » ces actes « rétrogrades ».

Ces violentes manifestations ont fait suite à l’appel du FNDC pour dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte. L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie, autre coalition de partis, de mouvements et d’associations, et le Rassemblement du peuple de Guinée, l’ancien parti au pouvoir, se sont joints jeudi à l’appel du FNDC pour des manifestations à Conakry.

Affrontements à Conakry et dans sa banlieue

Des affrontements entre les forces de l’ordre et des jeunes ont éclaté à Conakry vendredi matin, avant de s’arrêter à la mi-journée puis de reprendre, notamment à Bambéto, Sonfonia et sur l’autoroute Le Prince, des zones situées dans la banlieue, selon un journaliste de l’AFP et des témoins.

Des jeunes ont brûlé des pneus et renversé des poubelles sur la chaussée et caillassé les véhicules des forces de l’ordre, qui ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes, selon les mêmes sources. Le colonel Mamadi Doumbouya, qui a renversé le président Alpha Condé au pouvoir depuis plus de dix ans (2010-2021), le 5 septembre, s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.

La junte a proclamé le 13 mai l’interdiction « jusqu’aux périodes de campagne électorale » de toute manifestation sur la voie publique « de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités » pendant les trois ans censés précéder un retour des civils à la tête du pays. Le FNDC avait déjà appelé à manifester le 23 juin, passant outre l’interdiction édictée par la junte. Il avait toutefois suspendu son appel la veille de la manifestation, pour « donner une chance » au dialogue proposé par le gouvernement de transition.

Mais après la dernière réunion avec le gouvernement, le FNDC avait dénoncé « une parodie de rencontre », ainsi que « la conduite solitaire et autoritaire de la transition » et « les atteintes graves portées aux droits et libertés fondamentaux ». S’exprimant jeudi à Bissau, au cours d’une conférence de presse avec le président français, Emmanuel Macron, le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Umaro Sissoco Embalo, a assuré avoir convaincu la junte à accélérer le retour à la démocratie.

 « J’étais à Conakry (…) pour faire comprendre à la junte militaire la décision du sommet des chefs d’Etat que la transition ne peut pas dépasser les vingt-quatre mois. Eux avaient proposé trente-six mois, mais on a réussi à les convaincre », a-t-il dit. En revanche, Ousmane Gaoual Diallo, ministre et porte-parole du gouvernement de transition guinéen, a déclaré à l’AFP que « ni le gouvernement ni la présidence ne confirment cette information sur la durée de la transition en Guinée ».

Avec l’afp

 

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