Depuis le mois d’octobre 2020, l’Ong dénommée Action pour la protection des droits de l’Homme en abrégé Apdh, pilote conjointement avec l’Union européenne et la fondation allemande Konrad-Adenauer Stifung (Kas), un important projet portant sur le droit des citoyens élus ou non, à accéder aux informations relatives à la gestion des finances publiques.
C’est dans ce cadre que le vendredi 29 octobre 2021, l’Apdh, soutenue par ses traditionnels partenaires, a organisé dans un hôtel huppé du district d’Abidjan, un atelier de plaidoyer portant sur « les modalités de la coopération entre acteurs institutionnels, hommes de médias et acteurs de la société civile pour la promotion du contrôle citoyen des finances publiques ».
L’objectif de cet atelier-plaidoyer était d’engager une causerie-débat entre les différents acteurs institutionnels, les hommes et les femmes des médias et autres férus de la société civile, en vue de renforcer le contrôle citoyen des finances publiques.
En des termes plus simplifiés, il a été question pour l’Apdh et ses partenaires, de faire participer autour d’une seule et même table de débats, toutes les structures cibles relatives au contrôle des finances publiques, d’engager des échanges entre elles afin de s’expliquer mutuellement toute l’importance de la mise à disposition des informations liées à l’économie et à la gestion des finances publiques auprès des citoyens.
Il était également question au cours de cet atelier, d’expliquer le lien qui existe ou qui pourrait exister entre le plaidoyer des organisateurs de cet atelier pour la mise en place d’un centre d’assistance et un portail d’informations fournissant aux organisations de la société civile et aux particuliers, l’accès aux informations financières et budgétaires et le plaidoyer auprès des institutions étatiques en vue de faciliter la mise à disposition des informations budgétaires auprès des citoyens.
L’identification des acteurs pertinents et susceptibles d’apporter un appui à la réalisation dudit centre d’assistance et du portail d’informations ont aussi été au menu de la causerie-débat.
Au cours de cet important atelier, deux communications portant sur les thèmes en lien avec la gestion des finances publiques et les institutions étatiques de contrôle ont été abordés.
Le premier thème a été présenté par Ousmane Samassi Touré, secrétaire général adjoint du sénat et a porté sur le « contrôle des finances publiques par le sénat : quel rôle doit jouer la société civile pour l’amélioration de cette mission ? » tandis que le deuxième, portait sur le « renforcement de l’information et du contrôle citoyen des finances publiques : quel partenariat entre la société civile et les médias ? » et a été exposé par Dr. Christophe Kouamé, par ailleurs président de l’Ong Civis Côte d’Ivoire.
Tour à tour de ces deux communications, les participants et structures invitées à cet atelier ont débattu et compris tout l’intérêt d’une bonne collaboration entre les acteurs en vue de la mise à disposition des informations liées à l’économie et à la gestion des finances publiques. Après moult échanges, ils ont également fait le plaidoyer pour la mise en place d’un centre d’assistance et un portail d’informations fournissant aux organisations et aux particuliers, l’accès aux informations financières et budgétaires.
Pour madame Nonthiès Koné, la présidente de l’Apdh qui répondait aux questions des journalistes, les finances publiques en Côte d’Ivoire, qui sont des impôts et taxes payés par les citoyens ou encore des prêts contractés en leurs noms, constituent aujourd’hui un enjeu fondamental de l’action publique. Par voie de conséquence, les citoyens élus ou non, représentent un maillon plus que important dans le dispositif des finances publiques comme nous le rappelle l’art. 3 de la loi organique de 2014-333 du 05 juin 2014 relative aux lois de finances : « toute personne physique ou morale a le droit d’accéder, sans discrimination à des informations d’intérêt public et des documents publics détenus par les organismes publics. ».
Au delà de tout ce qui vient d’être développé, il faut rappeler que malgré le basculement du budget des moyens au budget programme institué par le gouvernement ivoirien, les citoyens, pour la plupart non élus, semblent toujours en marge de la politique du contrôle des finances publiques.
C’est donc en vue de pallier à cette insuffisance d’informations sur la gestion des finances publiques contrôlées par les citoyens eux-mêmes, que depuis le mois d’octobre 2020, l’Ong Apdh, soutenue par ses partenaires traditionnels tels que l’Union européenne (Ue) et la fondation allemande Konrad Adenauer Stiftung (Kas), laquelle a été représentée à l’atelier de vendredi dernier par Stéfanie Brinkel, a mis en œuvre un important projet dénommé « finances publiques, notre affaire à tous ».
Ce projet dont la durée est de deux ans, a pour principaux objectifs: le renforcement des mécanismes de transparence, de redevabilité et de participation citoyenne dans la gestion des finances publiques.
Dieunedort Essomé