Deux jours après le lourd massacre perpétré samedi dernier par des individus non identifiés dans l’enceinte d’un établissement bilingue international et consacré aux enfants du primaire et du secondaire à Kumba, un département situé dans la région du sud-ouest du Cameroun dont Buea est le chef-lieu, Paul Biya, le chef de l’Etat camerounais n’a toujours rien dit.
Malgré l’indignation de ses compatriotes et les condamnations qui fusent de toute part autant des organisations des droits de l’homme, de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun que de l’union européenne ou encore de l’union africaine, le chef de l’Etat camerounais, comme par le passé, reste toujours muet comme une carpe face à cette nouvelle tragédie que traverse son pays.
Mais pour le commun des camerounais, ce silence du président Paul Biya n’est pas nouveau étant donné que c’est depuis près de 40 ans qu’ils semblent déjà habituer à ce mutisme de leur chef qui cache une profonde nervosité derrière laquelle se trouvent très souvent des solutions de riposte appropriées.
Les camerounais n’ont pas oublié que derrière le mutisme du chef de l’Etat Paul Biya lors du déraillement du train d’Eséka le 21 octobre 2016, déraillement qui avait causé officiellement 79 morts et occasionné plus de 551 blessés, l’homme muet, sans rien dire comme il avait l’habitude, avait apporté une réponse exemplaire aux auteurs en engageant des poursuites judiciaires contre eux ou tout simplement en résiliant le contrat du prestataire qui était ici désigné le groupe Bolloré.
Des exemples comme ceux-là sont légions dans le pays que Paul Biya tient des mains de fer depuis près de quarante ans. Mais ce qui est sûr, à chaque fois qu’il sort de son lourd silence, il apporte toujours la solution idoine et attendue que ses compatriotes recherchent. C’est peut-être aussi là qu’il semble trouver le mystère de sa longévité au pouvoir.
Bertrand Ryvalyze