Home CAMEROUN Cameroun : les services secrets alertent Biya sur des manœuvres de déstabilisation...

Cameroun : les services secrets alertent Biya sur des manœuvres de déstabilisation interne avant la présidentielle

Paul Biya, président du Cameroun

Selon des révélations de The Africa Report, deux notes de renseignement confidentielles transmises en juillet au président Paul Biya mettent en lumière un risque très élevé de « coup politique » au sein même du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais).

Ces rapports décrivent la possibilité de manœuvres orchestrées par certains cadres influents du parti au pouvoir. L’expression « coup politique» ne renverrait pas à un renversement militaire, mais plutôt à des stratégies subtiles : formation d’alliances en coulisses, complots internes ou tentatives de marginaliser l’autorité du chef de l’État à l’approche de l’élection présidentielle.

Cette alerte intervient dans un climat déjà chargé de tensions. Le scrutin est prévu pour le 12 octobre 2025, et Paul Biya, âgé de 92 ans, entend se représenter pour un nouveau mandat. Face à cette situation, le président a entrepris une série de remaniements militaires, promouvant des officiers de confiance et redistribuant certains postes stratégiques. Pour de nombreux analystes, ces décisions visent avant tout à renforcer la loyauté des forces armées dans un contexte où son âge avancé et son état de santé suscitent de plus en plus d’interrogations.

La scène politique camerounaise est également marquée par l’exclusion de Maurice Kamto, principal adversaire de Biya, dont la candidature a été rejetée par l’organisme électoral ELECAM. Une décision qui nourrit les inquiétudes d’une compétition verrouillée et fait craindre une montée de la contestation dans la rue.

Les rapports de renseignement confirment ainsi que le régime n’est pas seulement confronté aux attaques de l’opposition, mais aussi à des fissures internes qui pourraient s’avérer déterminantes. Un coup politique au sein du RDPC serait sans doute plus déstabilisateur qu’une révolte militaire classique, car il pourrait se traduire par des ralliements discrets, des alliances souterraines ou une perte d’influence sur les responsables locaux.

À défaut de mesures pour apaiser ces tensions, le risque est grand de voir la méfiance s’installer durablement au sein du pouvoir, avec pour conséquence un affaiblissement de l’unité du régime et une remise en cause de la crédibilité du scrutin, aussi bien aux yeux des Camerounais que de la communauté internationale.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here
Captcha verification failed!
CAPTCHA user score failed. Please contact us!