Le gouvernement militaire du Faso, au pouvoir depuis le 30 septembre dernier, a suspendu samedi et ce, jusqu’à nouvel ordre, la diffusion avec effet immédiat des programmes de la Radio France Internationale (Rfi) en raison des « manquements » constatés dans le professionnalisme de ce média.
Selon le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo, le média français Rfi, est suspendu sur tout le territoire parce qu’il a diffusé samedi dernier, un reportage dans lequel, il a relayé des propos et des messages d’un chef djihadiste tendant à intimider des populations.
Continuant, le ministre a indiqué dans son communiqué, que Rfi est un média qui « contribue ainsi à une manœuvre désespérée des groupes terroristes en vue de dissuader les milliers de Burkinabè mobilisés pour la défense de la Patrie, ramant à contre-courant des actions en cours pour la restauration de l’intégrité de notre territoire », a-t-il précisé.
Toujours dans le même communiqué rendu public, Jean-Emmanuel Ouédraogo, le porte-parole du gouvernement a soutenu qu’ « à ce manquement grave s’ajoute la reprise hier vendredi 02 décembre dans la revue de presse, d’une information mensongère, indiquant que le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, assure qu’une tentative de coup d’Etat a visé son pouvoir ».
Dans le même ordre d’idées, le ministre a rappelé que samedi 03 novembre dernier, le gouvernement de son pays avait déjà exprimé son indignation quant à l’attitude tendancieuse de ce média français et sa propension à toujours jeter du discrédit dans les efforts incessants de lutte que mènent les populations contre les groupes armés et les cartels du terrorisme dans la partie nord du pays.
Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement a également profité de cette occasion, pour rappeler à l’opinion nationale et internationale, que son pays est certes attaché à la liberté de presse et au droit du public à l’information, mais que cela doit néanmoins être fait selon les lois et les principes édictés en la matière au Burkina Faso.
Suite à la suspension de ce média, les responsables de Radio France Internationale (Rfi) ont aussitôt réagi en déplorant cette suspension tout en s’élevant contre les « accusations totalement infondées mettant en cause le professionnalisme de ses antennes ».
Ils ont terminé en laissant savoir qu’ils exploreront toutes les voies pour parvenir à la restauration de leurs antennes dans le pays
Dieunedort Essomé
