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Algérie : 10 ans de prison ferme requis en appel contre l’écrivain Boualem Sansal

l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal

La justice algérienne a requis ce lundi dix ans de prison ferme en appel contre l’écrivain Boualem Sansal, une figure intellectuelle majeure du Maghreb, poursuivi pour « atteinte à l’unité nationale » et « propagation de fausses informations à caractère subversif ». Ce réquisitoire suscite une vive inquiétude dans les milieux culturels et de défense des droits de l’homme.

Âgé de 80 ans, Boualem Sansal avait été condamné en première instance à cinq ans de prison avec sursis en mars dernier. Le parquet avait aussitôt interjeté appel, estimant la peine « trop clémente » au vu de la gravité des faits qui lui sont reprochés. L’écrivain est notamment poursuivi pour des propos tenus lors d’interviews à des médias étrangers et dans certains passages de ses ouvrages récents, jugés critiques envers les institutions algériennes.

L’auteur du célèbre roman Le village de l’Allemand a toujours revendiqué son indépendance d’esprit et son attachement à la liberté d’expression. Dans une déclaration transmise par ses avocats, Boualem Sansal a dénoncé un « procès politique » visant à faire taire « toute voix libre et critique dans une Algérie verrouillée par la peur ».

L’affaire a rapidement dépassé les frontières algériennes. Ainsi, plusieurs organisations internationales dont Reporters sans frontières, ont exprimé leur solidarité avec l’écrivain et demandé l’abandon des poursuites.

Des écrivains de renom, comme Salman Rushdie et Leïla Slimani, ont également signé une tribune dénonçant une « atteinte grave à la liberté littéraire ».

Le verdict de la cour d’appel est attendu pour le 1er juillet 2025. En attendant, Boualem Sansal reste libre de ses mouvements mais sous contrôle judiciaire strict avec interdiction de quitter le territoire national.

Cette affaire, qui mêle politique, culture et justice, relance le débat sur l’état des libertés publiques en Algérie, à l’approche du scrutin présidentiel de 2026.

Pour de nombreux observateurs, elle illustre la volonté du pouvoir de réduire au silence les voix dissidentes, y compris celles issues du monde littéraire.

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