Les manifestations violemment réprimées par l’armée jeudi dernier avec à la clé une cinquantaine de morts, seraient une insurrection minutieusement préparée avec le soutien des puissances étrangères. Pour le chef de l’Etat le général Mahamat Idriss Déby Itno, il n’y a pas de doute que l’opposant Succès Masra était derrière ce coup. Il l’a fait savoir hier lundi au cours d’une allocution télévisée.
Lundi soir, le chef de l’Etat, le général Mahamat Idriss Déby Itno a fait une allocution télévisée à ses compatriotes, la toute première, après les manifestations de l’opposition jeudi 20 octobre 2022, qui ont causé une cinquantaine de morts et de blessés parmi lesquels une dizaine d’éléments des forces de l’ordre.
Cette allocution a été une occasion pour le chef tchadien, de présenter ses condoléances aux familles des victimes et souhaiter les vœux de prompt rétablissement aux nombreux blessés civils ainsi qu’à la grande fraternité d’armes.
Profitant toujours de la même occasion, il a annoncé qu’un deuil d’une semaine sera observé sur toute l’étendue du territoire national à compter de ce mardi 25 octobre 2022 : « nous allons enterrer nos morts dans la douleur mais dans la dignité. Un deuil de 7 jours sera observé sur toute l’étendue du territoire national à compter de mardi 25 octobre 2022 en mémoire de nos compatriotes morts », a précisé le chef de l’Etat.
Selon lui, cette insurrection armée de jeudi dernier qui a été minutieusement planifiée depuis l’Etranger, a été une pilule amère à avaler. C’est pourquoi, il a dit avoir ressenti au fond de lui, un électrochoc d’une terrible douleur. Parce que le fond de tout cela, l’objectif était de créer la zizanie et le chaos dans le pays : « J’ai ressenti au plus profond de moi-même la douleur de cette souffrance (..). Ce ne sont pas des simples manifestations qui ont été maitrisées mais une vraie insurrection minutieusement planifiée pour créer le chaos dans le pays ».
Pour finir son allocution, le chef de l’Etat, le général Mahamat Idriss Déby Itno a pointé du doigt et ce, à des mots couverts, la responsabilité de l’opposant Succès Masra dans cette affaire : « lorsque le dialogue national a pris fin et qu’il faille designer les gestionnaires des conclusions de ces assises. Succès Masra a demandé à être nommé Premier Ministre. Si j’avais accédé à cette demande il n’y aurait ni manifestation ni toutes ces violences », a-t-il conclu.
Il faut rappeler que jeudi 20 octobre 2022, de milliers de personnes étaient sorties dans les rues de N’djamena et dans celles des villes d’intérieur du pays répondant ainsi au mot d’ordre lancé une semaine plutôt par une coalition de partis et de la société civile chapeautée par l’opposant Succès Masra.
L’objectif de cet appel à manifester était d’exiger le départ du pouvoir de l’actuel chef de la junte militaire, le général Mahamat Idriss Déby Itno.
En effet, c’est ce jeudi 20 octobre 2022, que la transition que dirige le chef de la junte militaire le général Mahamat Idriss Déby Itno depuis le 20 avril 2021 devrait en principe, prendre fin.
Contre toute attente, fin septembre dernier, sa durée à la tête du gouvernement de transition a été prolongée de deux années supplémentaires jusqu’à la tenue des prochaines élections.
Ce qui n’a pas été de l’avis de l’opposition et d’une large partie de la société civile qui ont aussitôt ouvert un front de contestation sociale en appelant à manifester ce jeudi là, afin d’exiger le départ du chef de la junte militaire au pouvoir depuis le 20 avril 2021.
Cet appel à manifester n’a pas été autorisé dans la mesure où un arrêté a été signé la veille par le ministre de la sécurité dans le but d’interdire les regroupements humains sur toute l’étendue du territoire national.
Dieunedort Essomé
