L’actuel premier ministre tchadien de transition, Saleh Kebzabo, évacué d’urgence à Paris, il y a moins d’une semaine pour suivre des soins médicaux intensifs, a rendu sa démission et celle de son gouvernement ce vendredi 29 décembre 2023.
C’est sur son compte officiel X, que le premier ministre Saleh Kebzabo a annoncé avoir remis, depuis Paris où il se trouve, sa lettre de démission au président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno.
Cette annonce explicite, nous livre à peu près le message suivant :
« Conformément à la pratique républicaine et aux usages, suite à la promulgation de la Constitution ce jour, j’ai remis au Président de Transition ma démission de Premier ministre ainsi que celle de mon Gouvernement. Bonne année à tous et qu’Allah nous guide ».
Cette sortie du premier ministre démissionnaire intervient alors que, aujourd’hui même, la Cour constitutionnel du Tchad a validé pour de bon, les résultats querellés du dernier référendum constitutionnel, organisé le 17 novembre 2023.
Cette décision de la Cour, bien qu’elle soit irrévocable, a été très critiquée chez la quasi-totalité de la population, en particulier, chez les militants du bloc fédéral, une coalition de partis d’opposition qui l’avait saisi, par voie de recours, à l’effet d’annuler ces résultats, arguant de ce qu’ils reflètent une vraie « mascarade électorale ».
L’on se souvient que le 20 décembre dernier, Saleh Kebzabo, le premier ministre de la junte au pouvoir tchadien avait été évacué d’urgence à Paris pour suivre des soins médicaux intensifs, suite à un problème de santé.
Saleh Kebzabo, opposant historique au président Idriss Déby Itno tué en 2021, a été nommé le 13 octobre 2022, Premier ministre du Tchad par décret de Mahamat Idriss Déby Itno, autoproclamé chef de l’Etat après la mort de son père et renouvelé, quelques mois après, en qualité de chef d’Etat pour une transition de deux ans.
Le premier ministre démissionnaire Saleh Kebzabo, 75 ans, est un ancien journaliste. Il a quatre fois, été candidat malheureux à la présidentielle contre feu le maréchal Idriss Déby Itno.
Avant d’être élevé au poste de premier ministre dont a jeté l’éponge aujourd’hui, son parti avait auparavant rallié le gouvernement nommé par la junte militaire dirigée par le jeune général Mahamat Déby.
Nathalie Germain
