Le forum a eu lieu le 3 avril 2025. Il a réuni diverses composantes de la vie socioprofessionnelle sous le thème « Agir ensemble pour un travail décent au Tchad ! »
A la fin du forum ouvert par le père Armando (le responsable du Centre professionnel Don Bosco de N’Djamena), qui a imploré Dieu d’offrir un travail humanisant à tous, les participants ont fait des recommandations en vue d’un avenir beaucoup plus bénéfique en ce qui concerne les travailleurs en République du Tchad.
Parmi ces participants, on notait la présence des inspecteurs de travail, des responsables d’ONG des droits des enfants, des spécialistes de l’enfance, des chefs d’entreprises, des experts du secteur privé, des travailleurs, des fonctionnaires, des représentants d’organisations internationales, des représentants syndicaux, des apprenants et des religieux.
Le travail informel est pratiqué par 90% de la population du Tchad
En guise d’introduction, afin de faire ample connaissance avec ce prêtre italien, le parcours de Don Bosco (encore appelé Saint Jean Bosco, de son vrai nom Giovanni Melchiorre Bosco) a été présenté à l’assistance. Historiquement donc, il est celui qui, pendant la révolution industrielle en Europe, a créé et surtout, valorisé de petits métiers dans le vieux continent.
En un mot, Don Bosco a combattu pour le travail décent. Ainsi, dans un souci de pérenniser son œuvre, il est tout à fait naturel que des structures portant son nom aient vocation à initier des activités de ce genre, ont confié les organisateurs.
Au cours du forum, des thématiques telles que la promotion du travail décent, la protection des droits des travailleurs, l’amélioration des conditions du travail, et la lutte contre le travail informel ont été développées.
Du travail décent justement, les différentes communications du jour ont gravité autour à travers deux sous-thèmes : « Les défis du travail décent au Tchad » et Stratégies pour promouvoir le travail décent ». D’après la définition du pape François, le travail décent est une activité qui concourt à la dignité de l’homme ; c’est-à-dire qui lui permet de se loger, de se nourrir et de se vêtir.
A contrario, le travail indécent est celui-là qui avilit l’être humain et ne lui garantissant que la précarité. C’est notamment le cas du travail informel pratiqué par 90% de la population du Tchad (selon les données de l’inspection du travail), et principalement par les enfants. Sur ce point précis, l’Etat tchadien a été interpellé et des propositions ont été faites visant à poser des actes législatifs salutaires pouvant formaliser le secteur informel, dans le but de mettre fin à la précarité. Car l’Etat a vocation et/ou obligation à formaliser le secteur informel pour la performance de son économie.
Stage et emploi à la fin de la formation pour les apprenants
Les autres temps forts de ce forum ont été l’implication concrète des participants à travers deux ateliers pendant lesquels les échanges, les discussions et les débats, puis les suggestions ont montré qu’au Tchad la question du travail est un sujet qui ne laisse personne indifférent et qu’une refondation du secteur est vitale pour le bien de l’ensemble des travailleurs du pays.
En somme, la tenue de ce forum vise l’atteinte de quelques objectifs sur les plans social, économique et institutionnel, à court, moyen et long termes : conduire une amélioration concrète des conditions de travail débouchant sur une meilleure qualité de vie pour les travailleurs et leurs familles ; une sensibilisation accrue aux droits des travailleurs entrainant une grande protection de ces droits pouvant réduire ainsi les abus et les violations ; la promotion de l’emploi décent se traduisant par une augmentation des opportunités d’emploi pour les jeunes et les groupes vulnérables, contribuant à la réduction du chômage ; l’éducation par une sensibilisation des travailleurs sur les enjeux du travail décent favorisant une culture de respect des droits du travail ; le renforcement du dialogue social ente les différents acteurs (gouvernement, syndicats, employeurs), renforçant la gouvernance et la coopération dans le domaine du travail ; la cohésion sociale contribuant à une plus grande inclusion sociale et à la réduction des inégalités.
Ces effets positifs contribueront certainement à un développement durable et inclusif, bénéfique pour l’ensemble de la population, comme le stipulent les ODD (objectifs du développement durable) des Nations Unies.
Le Centre professionnel Don Bosco de N’Djamena est un établissement d’excellence qui offre des formations qualifiantes assorties de certificat dans plusieurs domaines, notamment en informatique, électricité, pâtisserie, secrétariat bureautique, hôtellerie, coiffure, couture, maçonnerie, agriculture, plomberie, froid & climatisation. A la fin de leur formation, les apprenants sont insérés dans le monde du travail à travers un stage ou un emploi rémunéré et décent.
Serge Hengoup