
Une nouvelle attaque meurtrière a frappé mardi soir le marché d’el-Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, déjà en proie à un siège depuis mai 2024. Selon une source médicale locale, au moins 15 personnes ont perdu la vie et 12 autres ont été blessées, dont trois grièvement. La « coordination des comités de résistance » fait état d’un bilan plus lourd, évoquant 27 victimes et dénonçant un « massacre » attribué aux Forces de soutien rapide (FSR), un acteur clé du conflit qui oppose depuis avril 2023 l’armée soudanaise à des factions rivales sur l’ensemble du territoire.
Cette attaque illustre la montée inquiétante de la violence au Soudan, où la guerre civile, déclenchée en avril 2023, a plongé le pays dans un cycle quasi permanent d’affrontements. Les combats opposent principalement l’armée régulière aux Forces de soutien rapide, une milice paramilitaire originaire du Darfour qui s’est progressivement imposée comme un acteur stratégique dans la lutte pour le contrôle politique et territorial. Depuis le début du conflit, les civils ont payé le prix le plus lourd, avec des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
El-Fasher, autrefois centre commercial et administratif du Darfour-Nord, est désormais le théâtre d’attaques répétées et de violences ciblées. Le marché visé mardi représente le cœur de la vie économique locale, ce qui rend les frappes particulièrement dévastatrices pour la population. Les organisations humanitaires locales et internationales alertent régulièrement sur l’insécurité chronique et le manque d’accès aux soins pour les blessés. Les familles des victimes, souvent déjà fragilisées par les déplacements forcés et la pauvreté, voient leur situation aggravée par chaque nouvel incident.
L’escalade des frappes de drones et des combats urbains reflète une guerre de plus en plus technologique et destructrice, où les civils restent pris au piège entre les lignes ennemies. Les analystes estiment que l’usage de drones pourrait intensifier encore les tensions et compliquer les efforts de médiation internationale, déjà entravés par la fragmentation politique et militaire du pays.
Malgré les appels au cessez-le-feu et à la protection des populations civiles, la situation demeure critique. La multiplication des incidents comme celui d’el-Fasher témoigne d’une violence qui dépasse les enjeux militaires pour s’attaquer directement au tissu social soudanais. Pour les habitants, chaque jour de conflit représente une incertitude sur leur sécurité et un rappel brutal que la paix reste, pour l’heure, une perspective lointaine.











