Le conseiller principal américain en affaires arabes et africaines, Massad Boulos, a confirmé que l’armée soudanaise et les Forces de Soutien Rapide (FSR) paramilitaires avaient donné leur accord de principe pour une trêve humanitaire, ouvrant ainsi la voie à un cessez-le-feu total et à une phase de transition politique au Soudan. Cette annonce intervient dans un contexte de violence extrême et de souffrance humanitaire, alors que la guerre civile entre ces deux belligérants a ravagé le pays depuis avril 2023, faisant des milliers de morts et des millions de déplacés.
Selon Boulos, l’accord de principe entre l’armée soudanaise et les FSR représente un premier pas vers un cessez-le-feu complet. « Les deux parties se sont entendues sur le principe… Nous nous concentrons maintenant sur les détails », a-t-il précisé dans un communiqué diffusé par le Sudan Tribune. Ce plan s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux pour résoudre le conflit, notamment les recommandations émises en septembre par le Quad, un groupe composé des États-Unis, de l’Égypte, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Le Quad a proposé une trêve humanitaire de trois mois, suivie d’un processus de transition de neuf mois pour établir un gouvernement civil au Soudan.
Boulos a expliqué que bien qu’aucune négociation directe n’ait encore eu lieu entre les deux belligérants, des discussions sont en cours sous la direction des États-Unis pour encadrer le processus de cessez-le-feu. L’objectif est de permettre la livraison d’aide humanitaire urgente et d’éviter de nouvelles souffrances dans les régions les plus touchées par le conflit. Le conseiller a notamment évoqué la situation « très urgente et douloureuse » à El-Fasher, la capitale du Darfour-Nord, où les FSR ont récemment pris le contrôle, commettant des atrocités contre des civils.
Ce climat de violence a exacerbé les risques de partition géographique du Soudan, une perspective inquiétante qui pourrait aggraver la crise humanitaire. « Notre priorité est d’abord de répondre d’urgence à la situation humanitaire, puis de parvenir à une paix durable tout en préservant l’unité du Soudan », a ajouté Boulos.
Le conseiller américain a également réitéré la condamnation par Washington des « crimes horribles » commis contre les civils à El-Fasher et a insisté sur la nécessité d’une action internationale urgente pour protéger les populations civiles et mettre fin à la violence qui frappe le pays.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte de médiations internationales qui, jusqu’à présent, ont eu peu d’impact pour résoudre la guerre au Soudan. Les prochaines étapes seront cruciales pour déterminer si cette trêve pourra effectivement se concrétiser et amorcer une phase de paix durable.
