Plus de 70 personnes ont été tuées jeudi à al-Fashir, dans l’État du Darfour du Nord, lorsqu’une frappe de drone a touché une mosquée pendant les prières, a annoncé vendredi le Conseil de souveraineté soudanais. L’attaque a été attribuée aux Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire impliqué depuis avril 2023 dans la guerre civile qui déchire le Soudan.
Al-Fashir, capitale historique du Darfour, est depuis longtemps un foyer de tensions et de violences intercommunautaires, mais la guerre civile récente a accentué l’insécurité dans la région. Le conflit oppose l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide, formées à l’origine comme une unité paramilitaire destinée à soutenir l’État, mais accusée à plusieurs reprises de violations des droits humains. Les affrontements ont provoqué des milliers de morts et un exode massif de civils vers les zones frontalières ou vers des camps humanitaires.
Selon les autorités, la frappe a eu lieu en plein déroulement des prières, ciblant un lieu de rassemblement habituellement considéré comme sûr par la population civile. Les témoins cités par des médias locaux décrivent une scène de chaos, avec des familles décimées et des blessés transportés en urgence vers les hôpitaux saturés de la ville. Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent l’ampleur de la destruction, tandis que les organisations humanitaires alertent sur le manque de ressources pour secourir les victimes.
Cet événement illustre la complexité de la guerre civile soudanaise, qui se caractérise par une militarisation accrue des zones urbaines et l’utilisation d’armes modernes, comme les drones, dans un conflit essentiellement interne. Les FSR et l’armée se disputent le contrôle des villes stratégiques, provoquant de fréquentes attaques contre des cibles civiles et aggravant la crise humanitaire déjà sévère.
Les experts internationaux soulignent que ce type d’attaque renforce la fragmentation du pays et complique les efforts de médiation. Les appels à un cessez-le-feu temporaire et à la protection des civils se multiplient, mais la poursuite des combats suggère que la situation pourrait s’aggraver dans les semaines à venir.
Le Conseil de souveraineté soudanais a promis d’enquêter sur l’incident et de renforcer la sécurité dans les lieux de culte, mais la population reste sceptique face aux mesures annoncées. Pendant ce temps, la communauté internationale observe avec inquiétude l’escalade des violences dans le Darfour, rappelant que la stabilisation du Soudan dépendra de négociations inclusives et d’un engagement réel pour la protection des civils.
