L’armée soudanaise en guerre et les paramilitaires des Forces de soutien rapide reprendront les pourparlers dimanche, a déclaré un haut diplomate saoudien, alors que des frappes aériennes et de violents combats ont fait rage dans la nuit autour de Khartoum malgré un accord de protection des civils.
L’Arabie saoudite, qui a accueilli les pourparlers visant à obtenir un accord de cessez-le-feu, a également invité le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan au sommet de la Ligue arabe vendredi à Djeddah, a déclaré le diplomate.
Le conflit qui a éclaté soudainement il y a un mois a fait des centaines de morts, envoyé plus de 200 000 personnes dans les États voisins, déplacé 700 000 autres à l’intérieur du pays et risque d’attirer des puissances extérieures et de déstabiliser la région.
Malgré l’invitation de Burhan au sommet de Djeddah, il ne devrait pas quitter le Soudan pour des raisons de sécurité, ont déclaré deux autres diplomates dans le Golfe.
Burhan a été invité parce qu’il est à la tête du Conseil souverain du Soudan, censé superviser une transition planifiée vers un régime civil avant que le conflit n’éclate, a déclaré le diplomate saoudien. Son rival, le chef des RSF, Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, est le chef adjoint du conseil.
« Nous n’avons pas encore reçu les noms de la délégation, mais nous nous attendons à ce que le Soudan soit représenté au sommet« , a déclaré le diplomate saoudien.
Les deux parties ont convenu jeudi d’une « déclaration de principes » pour protéger les civils et permettre l’accès humanitaire, mais les combats n’ont pas cessé, avec des affrontements et des frappes autour de Khartoum et des zones voisines.
Lors de la reprise des pourparlers à Djeddah, les parties commenceront par discuter des mécanismes de mise en œuvre de l’accord de jeudi, notamment des plans d’acheminement de l’aide, des couloirs sûrs et le retrait des forces des zones civiles.
Les pourparlers se déplaceraient ensuite sur les moyens de mettre fin au conflit, ouvrant finalement la voie à un gouvernement civil. « La nature du conflit affecte le dialogue. Pourtant, j’ai trouvé un très bon esprit des deux côtés« , a déclaré le diplomate saoudien.
En public, aucune des parties n’a montré le moindre signe qu’elle était prête à faire des compromis et elles se sont battues lors des trêves précédentes. Si les RSF ont promis de respecter l’accord de jeudi, l’armée ne s’est pas encore prononcée sur celui-ci.
Aucune des deux parties ne semble en mesure de remporter une victoire rapide, les RSF étant retranchées dans les quartiers résidentiels de la capitale et l’armée pouvant faire appel à la puissance aérienne.
Reuters
