
Le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé jeudi sa profonde inquiétude après la mort d’au moins 60 civils dans l’État du Kordofan Central, au Soudan, à la suite d’attaques meurtrières survenues ces derniers jours.
Selon les informations recueillies par le Haut-Commissariat de l’ONU, des milices armées non identifiées auraient ciblé plusieurs villages de la région, notamment près de la localité d’Umm Barambeta, causant la mort de dizaines de civils et la destruction de biens. Les attaques auraient également entraîné le déplacement forcé de centaines d’habitants.
Volker Türk a violemment dénoncé une « tragédie humaine insoutenable » et a appelé toutes les parties impliquées dans le conflit à « cesser immédiatement les violences » et à « protéger les civils conformément au droit international humanitaire ». Il a par ailleurs exhorté les autorités soudanaises et les groupes armés à permettre un accès humanitaire sans entrave aux populations affectées.
« Ce massacre est un nouvel épisode glaçant dans une guerre qui continue de se nourrir de l’impunité », a déclaré M. Türk dans un communiqué officiel. Il a aussi insisté sur l’urgence d’enquêtes indépendantes et impartiales pour identifier les responsables de ces crimes et les traduire en justice.
Le Soudan est plongé dans un conflit complexe depuis avril 2023, opposant l’armée nationale aux Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire. Les affrontements, initialement concentrés à Khartoum et au Darfour, se sont progressivement étendus à d’autres régions du pays, y compris le Kordofan.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a signalé une dégradation rapide de la situation humanitaire dans le Kordofan Central, avec des milliers de civils privés d’eau, de nourriture et de soins médicaux de base. Les agences humanitaires font face à d’importantes difficultés d’accès en raison de l’insécurité persistante.
Dans ce contexte, le Haut-Commissaire a réitéré l’appel de l’ONU à un cessez-le-feu immédiat et à la relance d’un processus politique inclusif visant à mettre fin à la crise. « Les civils paient le prix fort de cette guerre sans fin. Leur protection doit être une priorité absolue », a-t-il conclu.
La communauté internationale continue de suivre de près l’évolution de la situation au Soudan, où les violations des droits de l’homme se multiplient depuis le début du conflit, exacerbant la fragilité d’un pays déjà confronté à une crise économique et humanitaire profonde.











