Le Comité directeur du Conseil des gouverneurs sur l’élection du président de la Banque africaine de développement s’est réuni les 11 et 12 février 2025 au siège du Groupe de la Banque à Abidjan, Côte d’Ivoire. Le Comité directeur, après examen des candidatures, a validé la liste suivante des candidats au poste de président de la Banque africaine de développement lors de la prochaine élection qui se tiendra le 29 mai 2025.
Nous vous dressons ici, le portrait des cinq candidats en lice :
1 – Amadou Hott, candidat de la république du Sénégal
Candidat à la présidence de la Banque africaine de développement en 2025, Amadou Hott est un cadre chevronné avec plus de 25 ans d’expérience en politique économique, en finance du développement et en banque d’investissement. Il est titulaire de diplômes en mathématiques appliquées, économie et marchés financiers.
Il a été ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal (2019-2022), où il a joué un rôle clé dans le maintien de la stabilité économique du pays pendant la pandémie de COVID-19. Dans ce rôle, il a également agi comme Sherpa du Président du Sénégal lors du Sommet de Paris sur le financement des économies africaines.
Hott a représenté l’Union africaine aux réunions des ministres du Développement, des Finances et des gouverneurs de banques centrales du G20 en Indonésie, ainsi qu’aux réunions des ministres du Développement du G7. Il a été un fervent défenseur de l’obtention d’un siège pour l’Union africaine au G20. En tant que ministre, il était également gouverneur de la Banque et de plusieurs autres banques multilatérales et régionales de développement.
Auparavant, Hott a été le premier vice-président du Complexe de l’énergie, du changement climatique et de la croissance verte de la Banque africaine de développement (2016-2019). Il a été le DG fondateur du FONSIS, le fonds souverain du Sénégal.
Jusqu’à récemment, il était l’Envoyé spécial du Président de la Banque africaine de développement pour l’Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique, travaillant à catalyser le financement privé pour des projets d’infrastructures vertes.
Sa carrière diversifiée s’étend à des rôles dans le gouvernement, les banques de développement et la finance du secteur privé dans la banque d’investissement en Afrique, en Amérique, en Europe et au Moyen-Orient.
Hott est reconnu pour son leadership, son dévouement et son expertise en développement économique, finance climatique et investissement dans les infrastructures, notamment les énergies.
En 2012, le Forum économique mondial l’a nommé Jeune leader mondial.
Il parle couramment l’anglais, le français, le peul et le wolof.
2 – Dr MAIMBO Samuel Munzele, candidat de la république de Zambie
Samuel Munzele Maimbo est vice-président chargé du budget, de l’évaluation des performances et de la planification stratégique depuis le 1er juillet 2023. À ce titre, il supervise le budget-programme annuel et l’ensemble des fonds de la Banque Mondiale, y compris le budget administratif des fonds du budget de la Banque (BB), des fonds fiduciaires et des fonds remboursables, en veillant à ce que les ressources soient alignées sur les priorités stratégiques, les objectifs de viabilité financière, les cibles d’efficacité et les besoins opérationnels de l’institution. Il est également le principal conseiller de la haute direction de la Banque mondiale pour l’allocation des ressources, dirige le processus de planification financière et d’évaluation des performances de la stratégie pluriannuelle et des perspectives opérationnelles de l’institution, et veille au respect du budget.
De nationalité zambienne, M. Maimbo possède près de trente ans d’expérience dans le développement, les marchés financiers, la mobilisation des ressources et la planification stratégique.
Avant d’occuper son poste actuel, il a été chef de cabinet des présidents de la Banque mondiale. Il a également été directeur du département Mobilisation des ressources de l’Association internationale de développement (IDA) et du département Financement des entreprises de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) pendant un peu plus de deux ans. Il était alors responsable de la mise en œuvre du modèle financier hybride de l’IDA et de l’analyse des politiques relatives aux revenus et au financement des entreprises de la BIRD. À ce titre, il a supervisé avec succès la reconstitution des ressources de l’IDA-20 , avec un an d’avance, pour un montant record de 93 milliards de dollars.
Au cours des 23 dernières années à la Banque mondiale, M. Maimbo a occupé plusieurs postes, dont celui de conseiller principal au sein du Bureau du directeur général et du directeur financier. Il a également travaillé sur un large éventail d’opérations et de pays au sein du pôle Finance, compétitivité et innovation (FCI) de la Banque , notamment en tant que responsable du pôle Stratégie et opérations, et responsable du pôle Financement à long terme et gestion des risques, soutenant les programmes Financement et assurance agricoles, Développement des marchés de capitaux, Financement des risques de catastrophe, Financement du logement, Financement des infrastructures, Pensions et assurances, et Financement climatique. Il a également été spécialiste du secteur financier dans trois régions, à savoir l’Asie du Sud, l’Afrique subsaharienne, l’Europe et l’Asie centrale. La carrière de M. Maimbo à la Banque mondiale a débuté en 2001 au sein du Programme des jeunes professionnels de l’institution , où il a occupé des postes stratégiques à responsabilités croissantes.
Avant de rejoindre la Banque mondiale, M. Maimbo a occupé les postes d’inspecteur bancaire à la Banque de Zambie et d’auditeur chez PricewaterhouseCoopers (PWC). Titulaire d’un doctorat en administration publique (secteur bancaire) de l’Université de Manchester, d’un MBA en finance de l’Université de Nottingham, d’une licence en comptabilité de l’Université Copperbelt (Zambie), il est également expert-comptable agréé (FCCA, Royaume-Uni).
3 – Dr Ould Tah, candidat de la république de Mauritanie
Dr Ould Tah est Directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA)
il a débuté sa carrière comme expert à la Banque Mauritanienne de Développement et de Commerce (BMDC) (1984-1986), puis comme analyste financier au Commissariat à la Sécurité Alimentaire (1986). Il a occupé le poste de Directeur Administratif et Financier de la Commune de « Nouakchott » (1987). Durant la période 1988-1996, il occupe le poste de Conseiller auprès du Directeur Général et du Directeur du Département de l’Audit Interne au Port Autonome de « Nouakchott ». Il a travaillé comme analyste financier à l’Autorité arabe pour l’agriculture, l’investissement et le développement (AAAID) basée à Khartoum (1996-1999). Au cours de la période 1999-2006, le Dr Ould Tah a occupé les fonctions de chargé de promotion des investissements puis d’assistant technique auprès du président de la Banque islamique de développement.
Le Dr Ould Tah a occupé le poste de conseiller auprès du Président et du Premier ministre respectivement (2006-2008). En juillet 2008, il est nommé ministre de l’Économie et des Finances. À partir de 2008, il occupe le poste de Ministre des Affaires Economiques et du Développement jusqu’à sa nomination au poste de Directeur Général de la BADEA.
4 – ABBAS MAHAMAT TOLLI, candidat de la république du Tchad
ABBAS MAHAMAT TOLLI est né en avril 1972 à Abéché au Tchad. Actuel gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), ABBAS MAHAMAT TOLLI, 48 ans sonnés, tient les rênes de la principale institution monétaire de la Communauté Economique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). D’origine tchadienne, ABBAS MAHAMAT TOLLI y est depuis l’an 2017. C’est son pays qui a proposé sa candidature à ce mandat de gouvernance validée par les chefs d’Etats de la sous-région
ABBAS MAHAMAT TOLLI, d’une tête bien faite de part son cursus et sa carrière, a occupé plusieurs hautes fonctions dans son pays. Titulaire d’un d’un Baccalauréat universitaire en Administration des affaires obtenu à l’université du Québec en Outaouais et d’un diplôme d’Etudes en Economie à l’Ecole Nationale d’Administration, il est allé de Directeur des Douanes, à la Direction du cabinet civil de la Présidence d’Idriss Deby; passant par les ministères des finances et celui des infrastructures et équipements tchadien.
ABBAS MAHAMAT TOLLI sera pendant trois ans Secrétaire Général de la Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC) avant d’être nommé à la présidence de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC). Son ascension se fera à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) en 2017, précisément le 1er Janvier où il y prend fonction comme gouverneur.
CURSUS ACADÉMIQUE: Baccalauréat universitaire en Administration des affaires, université du Québec en Outaouais. diplôme d’Etudes en Economie à l’Ecole Nationale d’Administration
PARCOURS PROFESSIONNEL: Directeur des Douanes Tchad/ Direction Cabinet civil présidence Tchad/ Secrétaire d’Etat aux Finances Tchad/ Ministre des Finances Tchad/ Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan Tchad/ Ministre des Finances et de l’Informatique Tchad/ Secrétaire Général de la Commission Bancaire d’Afrique Centrale (COBAC)/ Président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC). Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) depuis 2017.
5 – Bajabulile Swazi Tshabalala, candidate de la république d’Afrique du Sud
La seule femme de cette liste, la Sud-Africaine, Bajabulile Swazi Tshabalala, a été 1ʳᵉ vice-présidente de la BAD. Elle a rendu sa démission en octobre dernier. Selon nos confrères de RFI, «elle a fait face aux besoins immenses créés par le changement climatique, étendu les capacités financières de la banque de développement par une innovation : le capital hybride, mélange de dette et de fonds propres».
