Au Nigeria, des hommes armés ont enlevé une centaine de personnes, dont des femmes et des enfants, lors de deux attaques survenues le week-end dans l’État de Kaduna, ont annoncé lundi des habitants et la police.
Les enlèvements par des gangs criminels exigeant des rançons sont devenus un phénomène presque quotidien au Nigeria, en particulier dans le nord, et les autorités semblent impuissantes à les arrêter.
Le porte-parole de la police de Kaduna, Mansur Hassan, a confirmé l’incident survenu dimanche soir dans le village de Kajuru Station, mais n’a pas pu donner de chiffre sur les personnes disparues. Il a indiqué que des agents de sécurité avaient été déployés pour secourir les villageois.
Tanko Wada Sarkin, chef du village, a déclaré que 87 personnes avaient été emmenées.
« Nous avons jusqu’à présent enregistré le retour de cinq personnes qui ont fui à travers la brousse. C’est la cinquième fois que ces bandits attaquent cette communauté« , a-t-il déclaré par téléphone à Reuters.
Les habitants ont déclaré que des hommes armés vêtus d’uniformes militaires étaient arrivés dans le village sans être détectés parce qu’ils avaient garé leurs motos à l’écart du village.
Aruwa Ya’u, un autre habitant, a déclaré qu’il avait été capturé mais relâché par les hommes armés parce qu’il avait du mal à marcher en raison de son mauvais état de santé. Il était soigné dans une clinique gouvernementale locale, a-t-il déclaré.
Les hommes armés sont connus pour forcer leurs victimes à s’enfoncer profondément dans la brousse, les retenant pendant des mois en attendant le paiement d’une rançon.
Ces enlèvements surviennent après qu’un gang armé a saisi 286 élèves et membres du personnel d’une école début mars à Kuriga, dans l’État de Kaduna, et que des hommes armés ont arrêté 61 personnes le 12 mars dans la communauté de Buda.
À Dogon Noma, une autre communauté de la zone de gouvernement local de Kajuru, des hommes armés ont enlevé 16 personnes à leur domicile lors d’une attaque samedi soir, ont indiqué des habitants.
Le résident local Daniel Shamang a déclaré qu’il n’avait aucune nouvelle des ravisseurs ou des villageois portés disparus.
Les enlèvements dans des écoles au Nigeria ont été perpétrés pour la première fois par le groupe djihadiste Boko Haram, qui a capturé plus de 200 élèves d’une école de filles à Chibok, dans l’État de Borno, il y a dix ans.
Mais cette tactique a depuis été adoptée par des bandes criminelles sans aucune affiliation idéologique cherchant à obtenir des rançons.
Les enlèvements déchirent les familles et les communautés qui doivent mettre leurs économies en commun pour payer les rançons, les obligeant souvent à vendre des biens précieux comme des terres, du bétail et des céréales pour obtenir la libération de leurs proches capturés.
Reuters
