Une attaque armée d’une violence inouïe a fait au moins 70 morts dans la nuit de lundi à mardi dans plusieurs villages de l’État du Plateau, au centre-nord du Nigeria, selon les autorités locales et les témoins sur place. Ce nouvel épisode sanglant s’inscrit dans une série de violences récurrentes qui secouent cette région marquée par de longues tensions intercommunautaires.
Les assaillants, lourdement armés et non identifiés à ce stade, auraient pris pour cible au moins trois localités rurales situées dans la zone de Bokkos. Selon des survivants, les attaques ont commencé peu après minuit, avec des tirs nourris et l’incendie systématique de plusieurs habitations.
« Ils ont encerclé le village et ouvert le feu sur tout ce qui bougeait », a rapporté un habitant de Mandar, l’un des villages attaqués, joint par téléphone. « Ils ont aussi mis le feu à nos maisons et nos greniers. Nous n’avons rien pu sauver. »
Le porte-parole de la police de l’État du Plateau, Alabo Alfred, a confirmé le bilan provisoire de 70 morts et plusieurs dizaines de blessés, tout en précisant que les forces de sécurité avaient été déployées pour sécuriser la zone et poursuivre les assaillants. Des fouilles sont en cours pour retrouver d’éventuels survivants ou d’autres victimes dans les décombres.
Cette attaque intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu dans le centre du Nigeria, une région connue pour les conflits violents entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades, souvent exacerbés par des considérations ethniques, religieuses et économiques.
Le gouverneur de l’État du Plateau, Caleb Mutfwang, a dénoncé « un acte barbare » et appelé le gouvernement fédéral à renforcer la présence militaire dans la région. « Ce carnage doit cesser. Nous avons besoin d’actions concrètes, pas seulement de condamnations », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a exprimé ses condoléances aux familles endeuillées et a promis de traduire les auteurs de cette attaque en justice. Dans un communiqué, la présidence a affirmé que « le gouvernement fédéral ne tolérera pas de tels actes de terreur contre des citoyens innocents ».
Sur le terrain, les déplacés affluent vers des zones plus sûres, notamment vers la ville de Jos, capitale de l’État, où des centres d’accueil d’urgence ont été ouverts. Des organisations humanitaires craignent une aggravation de la crise humanitaire si les violences perdurent.
Alors que les enquêtes se poursuivent pour déterminer l’identité des assaillants, cette tragédie rappelle les défis sécuritaires persistants auxquels le Nigeria reste confronté, malgré les promesses de réforme et de stabilité du gouvernement en place.
