L’agence marocaine de lutte contre le terrorisme a annoncé lundi avoir déjoué des attaques contre des cibles nationales et internationales menées par une cellule de 12 membres fidèles à l’Etat islamique au Sahel. Cette opération souligne la menace posée par le militantisme jihadiste au Sahel, alors que des groupes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda étendent leurs activités au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Les suspects, arrêtés dans neuf villes différentes, recevaient des ordres d’un chef libyen de l’Etat islamique, a déclaré à la presse le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires marocain, Habboub Cherkaoui.
Les suspects, âgés de 18 à 40 ans, ont été radicalisés sur Internet, a précisé Cherkaoui, ajoutant que la plupart d’entre eux avaient des « emplois occasionnels ».
Le groupe, qui se présente comme « les Lions du Califat au Maghreb Al Aqsa (Maroc)« , planifiait des attentats à la bombe télécommandés, a-t-il précisé.
Des engins explosifs et des substances chimiques ont été découverts lors de cette opération, outre une cache d’armes comprenant des armes à feu automatiques et des pistolets, dans la région d’Errachidia (sud-est), près des frontières algériennes, a précisé M. Cherkaoui.
Les armes et munitions saisies avaient été fournies par le chef de l’EI via des passeurs, a-t-il précisé.
Cette opération « confirme que les branches africaines de l’EI ont tendance à internationaliser leurs activités », a indiqué M. Cherkaoui, ajoutant que le lien entre « groupes terroristes et réseaux criminels constitue une menace réelle » pour le Maroc et l’Europe.
Ces dernières années, les branches de l’EI en Afrique ont recruté plus de 130 combattants marocains, a déclaré Cherkaoui.
Depuis sa création en 2015, le Bureau central d’enquêtes judiciaires a démantelé des dizaines de cellules militantes et arrêté plus de 1 000 djihadistes présumés.
La dernière attaque jihadiste dans le pays remonte à 2023, lorsque trois individus fidèles à l’EI ont tué un policier marocain à Casablanca.
