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Mali : onze militaires radiés de l’armée alors que la junte dit réaffirmer son contrôle face à l’insécurité

photo d'illustration

Le Mali traverse une période de turbulences marquée par une insécurité persistante et la montée des menaces djihadistes dans le Sahel. Dans ce contexte, la junte militaire au pouvoir, dirigée par le président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a procédé à la radiation de onze militaires, dont deux généraux de brigade, des Forces armées et de sécurité. Les décisions, publiées dans le Journal officiel le 8 octobre 2025, s’inscrivent dans une série de mesures disciplinaires visant, selon les autorités, à consolider la discipline et la loyauté au sein des forces armées.

Les décrets n°2025-0680 et n°2025-0681 concernent le Général de brigade Abass Dembélé, ancien gouverneur de Mopti et commandant de la région militaire de Tombouctou, ainsi que la Générale de brigade Néma Sagara, première femme à atteindre ce grade dans l’armée de l’air malienne et impliquée dans plusieurs missions internationales au Libéria et en Côte d’Ivoire. À leurs côtés, six lieutenants-colonels, trois capitaines et un sous-officier ont également été radiés, selon l’arrêté n°2025-4620/MDAC-SG, sur la base des conclusions de conseils d’enquête tenus entre le 30 septembre et le 6 octobre 2025. Les textes officiels mentionnent uniquement des « mesures disciplinaires » sans en préciser les motifs.

Ces mesures interviennent dans le sillage du démantèlement d’un complot présumé au sein des forces armées et de sécurité, annoncé par les autorités au début du mois d’août. Plusieurs des militaires radiés figuraient parmi les interpellés, aux côtés d’un ressortissant français, Yann Vezilier, présenté par Bamako comme un agent de renseignement opérant sous couverture diplomatique. Paris réfute cette accusation, affirmant qu’il s’agit d’un coopérant technique bénéficiant de l’immunité diplomatique.

Malgré l’ampleur de l’insécurité, la junte militaire continue de contrôler la narration officielle, présentant toute opération contre des militaires comme un effort pour maintenir l’ordre et la stabilité. Depuis le coup d’État d’août 2020, le Mali est dirigé par des militaires qui s’efforcent de consolider leur pouvoir tout en luttant contre les groupes djihadistes actifs dans le centre et le nord du pays. Le président Goïta avait déjà, en janvier 2025, mis en garde contre toute tentative de déstabilisation du pays ou de la Confédération des États du Sahel, renforçant ainsi un discours axé sur la vigilance et le maintien de l’autorité militaire.

Alors que la menace terroriste continue de croître dans la région, la junte malienne mise sur une communication stricte et des mesures disciplinaires spectaculaires pour projeter une image de contrôle et d’ordre, malgré les critiques et l’inquiétude de la communauté internationale face à la fragilité sécuritaire du pays.

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