Depuis vendredi 05 janvier 2024, l’imam Bandiougou Traoré n’est plus un homme libre. Après avoir été présenté devant le procureur du pôle de lutte contre la cybercriminalité au Mali, le serviteur de Allah a aussitôt été placé sous mandat de dépôt en attendant son procès qui aura lieu le 7 mars prochain.
Selon une source proche du dossier, l’imam Bandiougou Traoré est poursuivi pour deux chefs d’accusation : « incitation à la violence » et « trouble à l’ordre public ».
Selon toujours la même source, l’interpellation de l’imam Bandiougou Traoré fait suite à son récent prêche dans lequel, il a tenu des propos critiques à l’égard d’un festival qui s’est déroulé dans la région de Kayes Kunben, organisé par dame Fatoumata Batouly Niane, connue pour être l’épouse du colonel Modibo Koné, un « dur » du régime des autorités militaires en place.
Et dans ce prêche qu’il a tenu dans sa mosquée ce jour-là, l’imam Bandiougou Traoré est revenu sur le montant exorbitant qui a été dépensé pour ce festival, qui « pourrait servir à réhabiliter la route plutôt que le gaspiller », avait-il prêché.
La somme en question dont faisait allusion l’imam Bandiougou Traoré dans son prêche, s’élève à un peu plus de 600 millions de F.CFA, ajouté à un cordon de sécurité militaire qui a mobilisé près de 600 éléments, a rapporté une source sous couvert d’anonymat.
Le placement sous mandat de dépôt de l’imam Bandiougou Traoré est le deuxième du genre après celui d’un autre, en l’occurrence : l’imam Chouala Bayaya Haïdara, poursuivi à son tour, pour « atteinte au crédit de l’État et propos tendant à troubler l’ordre public ».
Son procès aura lieu le 12 mars prochain.
Bertrand Ryvalyze
