Les autorités régionales ont annoncé la prorogation du couvre-feu instauré dans la région de Ségou, au centre du Mali, dans un contexte de menaces sécuritaires persistantes. Cette mesure, initialement mise en place il y a plusieurs semaines maintenant, vise à contenir la recrudescence des attaques armées et des actes de banditisme dans la zone.
Dans un communiqué publié par le gouvernorat de Ségou, il est précisé que le couvre-feu est désormais maintenu de 22 heures à 06 heures du matin et ce, jusqu’à nouvel ordre. Cette décision intervient après une évaluation sécuritaire menée conjointement par les autorités locales, les forces de défense et de sécurité et les partenaires extérieurs encore présents dans la région.
La région de Ségou, frontalière du cercle de Niono et proche du centre du pays, reste l’une des zones les plus exposées aux incursions de groupes armés affiliés à la Katiba Macina, une faction du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM).
Ces derniers mois, plusieurs localités ont été le théâtre d’embuscades contre les forces de sécurité et d’attaques ciblant les civils.
Le gouverneur de la région, Soulaïmane Traoré a souligné que « la prorogation du couvre-feu vise à faciliter les opérations des forces de sécurité et à protéger les populations contre les menaces nocturnes ». Il a également appelé les populations au respect strict des mesures en vigueur.
Bien que compréhensible sur le plan sécuritaire, cette mesure suscite également des inquiétudes parmi les commerçants, transporteurs et populations rurales dont les activités sont souvent concentrées en début ou en fin de journée. Des appels à des mécanismes d’assouplissement pour certaines catégories professionnelles sont déjà portés par les syndicats locaux.
Le centre du Mali reste une zone de forte tension où l’État tente de reprendre le contrôle face aux groupes jihadistes et milices communautaires. Ségou souvent considérée comme un verrou stratégique entre Bamako et Mopti, un rôle clé et essentiel dans les efforts de stabilisation du pays.
