Ce vendredi 10 octobre, la capitale malgache, Antananarivo, est, une fois de plus, le théâtre d’une nouvelle journée de manifestations populaires contre le pouvoir en place. Plusieurs milliers de personnes, principalement issues de la jeunesse et des quartiers populaires, ont défilé dans les rues pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis de la gestion politique et économique du président Andry Rajoelina. Le mouvement, bien qu’ayant pris de l’ampleur ces dernières semaines, a de nouveau été violemment réprimé par les forces de l’ordre.
Les manifestants réclament avant tout des réponses face aux difficultés quotidiennes : inflation galopante, chômage élevé, coupures d’électricité fréquentes, et un sentiment généralisé d’insécurité. Ces revendications s’ajoutent à une méfiance croissante à l’égard du gouvernement, accusé de ne pas tenir ses promesses faites lors de sa réélection en 2023. Les manifestants, pour la plupart des jeunes, dénoncent également la corruption qui gangrène les institutions du pays et l’absence de réformes profondes.
La mobilisation s’est intensifiée ces dernières semaines avec des appels lancés sur les réseaux sociaux. Le mouvement, surnommé « Génération Z » en référence à sa base jeune, semble avoir trouvé un écho important au sein de la population qui en a assez du statu quo. Les manifestants, vêtus de tee-shirts blancs et portant des pancartes appelant à un changement immédiat, ont scandé des slogans demandant la démission de certains membres du gouvernement, jugés responsables de la crise actuelle.
Cependant, comme lors des précédentes manifestations, la réponse des autorités n’a pas tardé. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser les foules. Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées et certaines ont été blessées dans les affrontements. Les autorités, quant à elles, affirment qu’elles doivent garantir l’ordre public et réprimer toute tentative de déstabilisation.
Le climat politique à Madagascar est de plus en plus tendu à l’approche d’une année cruciale pour le gouvernement, avec des élections législatives prévues pour 2026. Le président Rajoelina, confronté à cette contestation croissante, devra faire face à un défi majeur : calmer les tensions sociales tout en conservant une certaine légitimité populaire. Le mouvement « Génération Z » pourrait bien constituer un tournant, car il semble incarner une nouvelle génération politique prête à redéfinir le paysage du pays.
