Le président ghanéen a remplacé le ministre des Finances Ken Ofori-Atta lors d’un remaniement ministériel après avoir critiqué le leadership de l’ancien banquier au cours de la pire crise économique que le pays ait connue depuis une génération.
Le cabinet du président Nana Akufo-Addo a indiqué qu’Ofori-Atta serait remplacé par Mohammed Amin Adam, actuellement ministre d’État au ministère des Finances et auparavant vice-ministre de l’énergie chargé du secteur pétrolier.
Cela n’a pas donné de raison pour le changement.
Ofori-Atta a supervisé les efforts de restructuration de la dette du Ghana après que le producteur ouest-africain d’or, de pétrole et de cacao ait fait défaut sur la majeure partie de sa dette extérieure en décembre 2022.
L’inflation a dépassé les 50 % cette année-là et la monnaie locale, le cedi, s’est effondrée. Ofori-Atta a fait face à des appels à sa démission de la part des manifestants de rue et des députés de l’opposition et du parti au pouvoir, auxquels il a survécu.
La décision de le limoger, annoncée mercredi, intervient avant les élections de décembre au cours desquelles le vice-président Mahamadu Bawumia, également économiste, cherchera à prendre ses distances avec les récentes difficultés économiques du pays alors qu’il se présente à la présidence.
« On a le sentiment que faire cela (…) créera un nouveau discours indispensable pour la campagne de lente construction (du vice-président) », a déclaré Bright Simons, analyste au groupe de réflexion IMANI Africa, basé à Accra.
Il a déclaré que dans l’ensemble, le remaniement ne semblait pas signaler un changement clair de stratégie politique.
Akufo-Addo a choisi Ofori-Atta, un de ses proches, comme ministre des Finances lorsqu’il est devenu chef de l’État en 2017, s’engageant à créer des emplois, à lutter contre la pauvreté et à stimuler la croissance économique en réduisant les impôts et les formalités administratives.
L’économie du Ghana a commencé à se redresser depuis que le gouvernement a obtenu l’année dernière un programme de prêt de 3 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international et a conclu en janvier un accord pour restructurer 5,4 milliards de dollars de prêts avec ses créanciers officiels.
Akufo-Addo démissionnera l’année prochaine après avoir atteint la limite de deux mandats, et le vice-président Bawumia a été élu à une écrasante majorité candidat à la présidence du Nouveau Parti patriotique (NPP) au pouvoir.
Reuters