Les négociateurs disent avoir conclu un accord potentiellement décisif sur la question la plus épineuse des pourparlers sur le climat des Nations Unies, la création d’un fonds pour indemniser les nations pauvres victimes de conditions météorologiques extrêmes aggravées par le carbone des nations riches la pollution.
« Il y a un accord sur les pertes et les dommages« , c’est ainsi que les négociateurs appellent le concept, a déclaré samedi à l’Associated Press la ministre de l’Environnement des Maldives, Aminath Shauna. Il doit encore être approuvé à l’unanimité lors d’un vote plus tard dans la journée. « Cela signifie que pour des pays comme le nôtre, nous aurons la mosaïque de solutions que nous préconisons. »
« Nous avons proposé un texte et celui-ci vient en fait d’être accepté, nous avons donc maintenant un fonds« , a déclaré le ministre norvégien du Climat et de l’Environnement, Espen Barth Eide, à l’AP.
Le ministre néo-zélandais du Climat, James Shaw, a déclaré que les pays pauvres qui recevraient l’argent et les riches qui le donneraient étaient d’accord avec l’accord proposé.
S’il est approuvé, c’est une grande victoire pour les pays les plus pauvres qui demandent des compensations – parfois même appelées réparations – depuis des décennies parce qu’ils sont souvent victimes de catastrophes climatiques bien qu’ils aient peu contribué à la pollution qui réchauffe le globe. C’est le reflet de ce qui peut être fait lorsqu’ils restent unis, a déclaré Alex Scott, expert en diplomatie climatique au sein du groupe de réflexion E3G.
« Je pense que c’est énorme que les gouvernements se réunissent pour travailler au moins sur la première étape d’au moins comment traiter le problème des pertes et dommages« , a déclaré Scott. Mais comme toutes les financières du climat, c’est une chose de créer un fonds, c’en est une autre de faire entrer et sortir de l’argent, a-t-elle déclaré. Le monde développé n’a toujours pas tenu sa promesse de 2009 de dépenser 100 milliards de dollars par an dans d’autres aides climatiques conçues pour aider les pays pauvres à développer l’énergie verte et à s’adapter au réchauffement futur.
« Le projet de décision sur le financement des pertes et dommages offre l’espoir aux personnes vulnérables qu’elles obtiendront de l’aide pour se remettre des catastrophes climatiques et reconstruire leur vie« , a déclaré Harjeet Singh, responsable de la stratégie politique mondiale au Climate Action Network International.
Le négociateur en chef chinois n’a pas voulu commenter un éventuel accord. Le bureau américain des négociations, où l’envoyé spécial John Kerry est malade du Covid-19, s’est refusé à tout commentaire. La Chine et les États-Unis sont les deux plus grands pollueurs de carbone. Les négociateurs européens se bousculent sur les propositions.
Alok Sharma, le responsable britannique qui a présidé les pourparlers sur le climat de l’année dernière à Glasgow, a déclaré que les détails de l’accord devaient encore être élaborés.
« Nous continuons à discuter« , a-t-il dit, alors qu’il se précipitait avec des assistants pour une réunion au bureau de la présidence égyptienne.
La présidence égyptienne, qui avait été critiquée par toutes les parties, a proposé un nouvel accord sur les pertes et dommages samedi après-midi et en quelques heures, un accord a été conclu, mais le Norvégien Eide a déclaré que ce n’était pas tant les Égyptiens que les pays qui travaillaient ensemble.
Selon le projet de proposition de l’Égypte, les pays développés seraient « invités » à contribuer au fonds, qui puiserait également dans d’autres sources de financement privées et publiques telles que les institutions financières internationales.
« Nous avons réussi à faire des progrès sur un résultat important », a déclaré Wael Aboulmagd, qui dirige la délégation égyptienne.
Cependant, la proposition égyptienne ne suggère pas que les grandes économies émergentes telles que la Chine doivent contribuer au fonds, ce qui était une demande clé de l’Union européenne et des États-Unis.
La proposition égyptienne ne lie pas non plus la création du nouveau fonds à une augmentation des efforts de réduction des émissions, ni ne limite les bénéficiaires du financement aux pays les plus vulnérables, ce qui avait été une proposition antérieure des Européens.
Un deuxième document global de la direction des négociations sur le climat qui a également été publié par la présidence égyptienne samedi ignore l’appel de l’Inde à réduire progressivement le pétrole et le gaz naturel, en plus de l’accord de l’année dernière pour sevrer le monde du charbon « sans relâche ».
L’ensemble des projets publiés par la présidence égyptienne, sur les efforts visant à intensifier les réductions d’émissions et la décision globale des pourparlers de cette année, s’appuient à peine sur ce qui a été convenu à Glasgow l’année dernière.
Le paquet égyptien laisse en place une référence à l’objectif moins ambitieux des accords de Paris de limiter le réchauffement climatique à « bien en dessous de 2 degrés Celsius (3,6 Fahrenheit « , ce qui, selon les scientifiques, est beaucoup trop risqué.
Il ne suggère pas non plus de nouveaux objectifs à court terme pour les pays en développement ou développés, qui, selon les experts, sont nécessaires pour atteindre l’objectif plus ambitieux de 1,5 ° C (2,7 ° F) qui empêcherait certains des effets les plus extrêmes du changement climatique.
Plus tôt samedi, les délégations gouvernementales et les hôtes égyptiens de la réunion de la COP27 se sont pointés du doigt.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que la responsabilité du sort des pourparlers « était désormais entre les mains de la présidence égyptienne de la COP ».
Quelques heures plus tard, un accord a été conclu.
Avant de conclure un accord, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry, s’exprimant en tant que président du sommet, a détourné le blâme.
« La question repose désormais sur la volonté des parties« , a déclaré Shoukry lors d’une conférence de presse. « Ce sont les parties qui doivent se montrer à la hauteur et assumer la responsabilité de trouver les domaines de convergence et d’aller de l’avant. »
Il a ajouté que « tous doivent faire preuve de la flexibilité nécessaire » pour parvenir à un consensus, et que l’Égypte ne faisait que « faciliter ce processus« .
Tout au long du sommet sur le climat, les délégations américaine, chinoise, indienne et saoudienne ont gardé un profil public bas, tandis que les pays européens, africains, pakistanais et les petites nations insulaires se sont fait plus entendre.
Bon nombre des plus de 40 000 participants ont quitté la ville et les travailleurs ont commencé à emballer les vastes pavillons de la vaste zone de conférence.
Les réunions des Nations Unies sur le climat ont évolué au fil des ans pour ressembler à des foires commerciales, de nombreux pays et groupes industriels installant des stands et des présentoirs pour les réunions et les tables rondes.
Dans de nombreux stands, les chaises étaient soigneusement empilées, prêtes à être retirées, et les moniteurs avaient été emportés, laissant les câbles pendre des murs. Des brochures et des brochures étaient éparpillées sur les tables et les sols. Les snack-bars, qui, selon les organisateurs égyptiens, resteraient ouverts tout le week-end, ont été vidés.
Au pavillon de la jeunesse, un lieu de rassemblement pour les jeunes militants, une pile de cartes postales manuscrites d’enfants aux négociateurs a été laissée sur une table, dans ce qui était peut-être une métaphore appropriée pour l’état d’avancement alors que les pourparlers s’enlisaient.
« Chers négociateurs de la COP27 », lit-on sur une carte. « Continuez à vous battre pour une bonne planète. »
Une rafale de vent occasionnelle provenant des portes ouvertes à proximité a soufflé certaines des cartes sur le sol.
apnews
