Le Conseil exécutif de l’UNESCO a désigné, lundi soir, Khaled El-Enany pour succéder à Audrey Azoulay à la direction générale de l’organisation pour la période 2025-2029. Cet égyptologue de renom, ancien ministre du Tourisme et des Antiquités d’Égypte, incarne un leadership à la fois académique et diplomatique, prêt à relever les défis mondiaux actuels.
Né en 1971 à Gizeh, Khaled El-Enany a grandi en Égypte, où il s’est passionné pour l’égyptologie, obtenant son doctorat à l’Université Paul-Valéry de Montpellier en 2001. Sa carrière académique l’a amené à enseigner pendant plus de vingt-cinq ans à l’Université de Helwan, avant de s’engager dans la politique en 2016 en tant que ministre des Antiquités, puis ministre du Tourisme et des Antiquités en 2019. Durant son mandat, il a supervisé d’importants projets de restauration et de préservation du patrimoine, tout en facilitant le retour d’objets culturels en Égypte, renforçant ainsi les liens avec la communauté internationale.
Khaled El-Enany a toujours mis l’accent sur l’importance de la coopération Sud-Sud et a fait de la préservation du patrimoine culturel mondial l’une de ses priorités. Lors de sa campagne pour la direction de l’UNESCO, il a défendu une vision de l’organisation plus proche des citoyens, œuvrant pour l’accessibilité à l’éducation et l’intégration des enjeux contemporains tels que le changement climatique et la fracture numérique. Ce programme a séduit un large éventail de soutiens, notamment des pays arabes, européens et latino-américains.
En prenant la tête de l’UNESCO, Khaled El-Enany devient le premier Égyptien à diriger l’organisation depuis sa création en 1945. Son objectif est clair : redonner à l’UNESCO toute sa visibilité et son efficacité. Sa priorité sera de renforcer les partenariats internationaux tout en répondant aux défis qui se profilent, à commencer par la perte progressive de financement, notamment avec la menace d’un retrait américain à partir de 2026. Une question complexe, mais pas insurmontable pour ce diplomate aguerri, qui a su faire face à des situations de crise tout au long de sa carrière.
Le monde traverse une période de turbulences, et Khaled El-Enany devra naviguer entre les intérêts parfois divergents des États membres pour renforcer l’impact de l’UNESCO sur le terrain. Son leadership, à la croisée des mondes académique et diplomatique, pourrait bien offrir à l’organisation une nouvelle perspective pour aborder les défis de demain.
