Home AFRIQUE Centrafrique: un Belgo-Portugais arrêté pour « complot » présumé contre l’Etat

Centrafrique: un Belgo-Portugais arrêté pour « complot » présumé contre l’Etat

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photo d'illustration

Un consultant d’une ONG américaine détenteur de passeports belge et portugais a été arrêté dans le sud-est de la Centrafrique et fait l’objet d’une enquête pour « complot » présumé contre l’Etat en lien avec des « groupes armés » rebelles, a annoncé vendredi le parquet de Bangui.

Il a été interpellé le 25 mai par des militaires à Zemio, sur la frontière entre la Centrafrique et la République Démocratique du Congo (RDC), selon le procureur de la République Benoit Narcisse Foukpio.

La Centrafrique, pays parmi les plus pauvres du continent africain et affligé par une succession de guerres civiles, coups d’État et régimes autoritaires depuis son indépendance de la France en 1960, est en proie à des guérillas multiformes menées par des rebelles ou des groupes armés contre l’armée soutenue par des mercenaires du groupe russe Wagner ou son successeur Africa Corps.

« Il ressort des premières investigations » que l’homme arrêté, dont le procureur livre les deux noms, « est en contact permanent avec plusieurs groupes armés (…) dans l’optique de commettre un complot, (une) atteinte à la sûreté intérieure de l’État et des actes d’incitation à la haine et à la révolte contre les forces de défense et de sécurité ».

« Il est détenteur de deux passeports », belge et portugais, dans lesquels il porte les mêmes prénoms mais pas le même nom et se présente « sous le statut de consultant travaillant pour l’ONG » américaine Family Health International 360 (FHI 360), selon le magistrat.

Aux États-Unis, FHI 360 a confirmé à l’AFP qu’un de ses « consultants travaillant pour un programme de développement communautaire à Zemio » est « détenu par les autorités » centrafricaines. A Bruxelles, une source proche du dossier a également assuré à l’AFP qu’« un ressortissant belge a bien été arrêté en Centrafrique ». Selon le procureur qui a ouvert une « enquête judiciaire » contre lui, l’homme, également visé par des chefs de « fourniture de moyens aux groupes subversifs et faux et usage de faux »« a été mis à la disposition de la police judiciaire à Bangui ».

Wagner

Dans la préfecture du Haut-Mbomou frontalière avec la RDC, et dont Zemio est l’une des sous-préfectures, des paramilitaires de Wagner combattent, aux côtés d’une milice d’autodéfense intégrée à l’armée, l’un des plus puissants groupes rebelles, l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC).

Une guerre civile sanglante a éclaté en 2013 dans ce pays entre une rébellion à majorité musulmane, la Séléka, qui venait de renverser le président François Bozizé, et les milices dominées par les chrétiens et les animistes rassemblées par ce dernier pour tenter de reprendre le pouvoir. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre et contre l’Humanité par l’ONU dans un conflit extrêmement meurtrier pour les civils, qui a connu son paroxysme en 2016 et s’est transformé, depuis, en une guérilla menée par les successeurs de ces milices et le pouvoir central.

Le président Faustin Archange Touadéra, menacé en 2020 par une rébellion aux portes de Bangui, a appelé Moscou à la rescousse et des centaines de mercenaires de Wagner ont été dépêchés pour renforcer des centaines déjà présents. Ils ont largement contribué à repousser les groupes armés hors des grandes villes mais sont régulièrement accusés par l’ONU et les ONG internationales, comme les groupes armés, d’exactions et de massacres visant les civils.

Des médias ou des comptes de réseaux sociaux réputés pro-Moscou ou proches de Wagner ont diffusé une photo d’un homme présenté comme le « Belge » arrêté à Zemio, « capturé par des Wagner » selon certains qui l’accusent d’« espionner » au profit des États-Unis.

Jeudi, Washington a imposé des sanctions économiques à deux entreprises centrafricaines liées à Wagner, groupe paramilitaire qui, « soutenu par la Russie »« a commis des violations généralisées des droits humains et s’est approprié des ressources naturelles dans plusieurs pays d’Afrique », selon le département américain du Trésor.

Afp

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