Un nouvel épisode de violence a frappé la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, déjà marquée par l’insécurité persistante. Six enfants bergers ont été enlevés mercredi par des hommes armés non identifiés dans le département du Mayo-Sava, près de la frontière avec le Nigeria.
Selon les autorités locales et des témoins, l’incident s’est produit dans une zone rurale située entre les localités de Kolofata et Amchidé, des secteurs souvent ciblés par des incursions de groupes armés actifs dans le bassin du lac Tchad. Les enfants, âgés de 10 à 15 ans, faisaient paître leurs troupeaux lorsqu’ils ont été interceptés puis emmenés de force par des assaillants lourdement armés.
Aucune revendication n’avait encore été formulée, mais les soupçons se tournent vers les factions affiliées à Boko Haram ou à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), dont les attaques contre les civils, notamment les éleveurs et les enfants, se sont multipliées ces dernières années dans cette région.
« Ces enfants étaient dans les champs avec leurs bêtes comme chaque jour. Ce sont des familles peules, pour qui l’élevage est la principale source de subsistance », a déclaré un responsable communautaire sous couvert d’anonymat. Les parents des enfants ont alerté les autorités locales et l’armée camerounaise a été déployée dans la zone pour tenter de retrouver les disparus.
Le gouverneur de la région, Midjiyawa Bakari, a confirmé l’enlèvement et assuré que les recherches sont en cours. « Les forces de défense et de sécurité ont été mobilisées pour retrouver les enfants et identifier les auteurs de cet acte criminel », a-t-il indiqué à la presse locale.
Cet enlèvement ravive les inquiétudes dans une région où les attaques contre les civils, les enlèvements contre rançon et les déplacements de populations sont fréquents. Les organisations humanitaires alertent régulièrement sur la vulnérabilité des enfants dans cette zone de conflit, particulièrement exposés aux recrutements forcés ou à l’exploitation par des groupes armés.
En attendant des nouvelles des enfants disparus, les familles vivent dans l’angoisse. Des responsables religieux et communautaires ont appelé au calme et à la solidarité, tandis que les habitants de la région réclament un renforcement de la sécurité et une réponse rapide des autorités.
L’Extrême-Nord du Cameroun reste l’un des théâtres les plus actifs du conflit régional contre les groupes jihadistes, malgré les efforts militaires conjoints menés par les pays de la Force multinationale mixte.
