Depuis trois jours, Douala, la capitale économique du Cameroun, ne connaît pas la paix après qu’un gang criminel notoire se soit déchaîné, incitant à la peur et à la panique.
Des membres du groupe appelé « les microbes » ont pris d’assaut dimanche 11 décembre l’un des plus grands hôpitaux de Douala, appelé Laquintinie où « l’un d’eux était soigné après avoir été abattu par la police la veille« .
Des rapports indiquent que la police a mené une opération impromptue à Makea, où « les Microbes » sont basés pour rétablir l’ordre.
Mais « l’opération a tourné à la violence et Arafat Zidane, 20 ans, a été abattu pour possession de drogues dures« , a déclaré une source qui a ajouté que Zidane avait été transporté d’urgence à l’hôpital Laquintinie où il est décédé quelques heures plus tard.
Les forces de sécurité interviennent
Lorsque les forces de sécurité ont encerclé l’hôpital Laquintinie, « Les Microbes » ont décidé de semer la pagaille dans d’autres quartiers de la ville.
Ils ont envahi Bonamoussadi, Ndogbong, Akwa et Deido, tenant des objets tranchants et dangereux tels que des couteaux, des machettes, des lames, des pierres, des pelles et des bâtons.
Mardi soir, plusieurs rues étaient désertes, beaucoup étant piégées dans des supermarchés, des magasins et leurs maisons. « Beaucoup ont peur de sortir de chez eux, ils ont envahi la ville« , a constaté mardi soir un habitant de Douala.
Qui sont ‘Les microbes’ ?
Les microbes, traduits en anglais par ‘les microbes’ ont fait leur première apparition en 2019 (il y a plus de trois ans).
Cela s’est produit quelques mois après que le président Paul Biya, âgé de 89 ans, a été réélu pour un septième mandat lors d’une élection controversée, qui a déclenché des manifestations à la fois au Cameroun et dans la diaspora.
Les membres du groupe sont basés à Makea, New Bell, Douala 2. La majorité d’entre eux ont entre 15 et 22 ans.
Ils sont « armés » d’objets tranchants, de couteaux, de coutelas et de lames de rasoir – et réputés pour la consommation de drogues dures telles que la marijuana et la cocaïne.
Les microbes ont pris de l’importance il y a deux ans, après leurs agressions et attaques constantes contre les habitants de Douala, en particulier à Deido et New Bell.
« Ils vont envahir les rues avec leurs armes, attaquer les passants et leur confisquer des objets de valeur comme des téléphones portables, de l’argent et des motos. Cela dure depuis longtemps et les autorités n’ont rien fait, maintenant, ils sont difficiles à contenir », a déclaré Fred, journaliste à Douala.
Complicité des autorités
Un élu du conseil municipal de Douala a accusé les autorités d’être de connivence avec « les Microbes » et de faire très peu pour les arrêter.
Charles Élie Zang, conseiller municipal du RDPC au pouvoir, a déclaré : « Les gendarmes et la police échangent et consomment parfois des drogues dures ensemble. Comment voulez-vous qu’ils soient efficaces lorsque les criminels attaquent », a demandé Zang.
D’autres sources fiables ont également porté des accusations similaires.
Origines des Microbes
Le nom « Les Microbes » vient de la Côte d’Ivoire. Un groupe similaire a émergé entre 1999 et 2000 lorsque la nation ouest-africaine était aux prises avec une crise sociopolitique.
Avec le retour d’une stabilité relative en Côte d’Ivoire, la pertinence du groupe a diminué, jusqu’à ce que le nom soit adopté par le groupe camerounais.
« Seuls des jeunes frustrés et sans emploi faisaient partie du mouvement, et au Cameroun, nous avons également des réfugiés du Tchad, de la République centrafricaine. La majorité des réfugiés dans la capitale économique du Cameroun se trouvent à Douala Two, où ce groupe est basé », a noté une source.
On ne sait pas combien de vies ont péri à la suite des activités du groupe, mais plusieurs personnes ont été blessées – et tant de jeunes garçons et filles ont déraillé.
Chômage
Les experts estiment que la principale raison de l’émergence et de la prolifération d’un tel groupe se résume au problème du chômage des jeunes, qui est endémique au Cameroun :
« La situation aurait été différente si les jeunes de Douala avaient eu accès à des emplois, et la situation a été aggravée par l’afflux de jeunes des zones touchées par le conflit au Cameroun, aggravant encore le problème du chômage« , a expliqué un analyste politique. .
« Ces jeunes sont au chômage, aucun programme gouvernemental pour les accompagner. D’autres n’ont pas les moyens de payer les frais de scolarité », a confirmé Fred.
Des officiers de police et de gendarmerie ont été déployés dans différents quartiers de la ville pour rassurer la population sur leur sécurité. Mais les mots sans actions et solutions concrètes suffisent-ils à ramener le calme ?
Ceci est une histoire en développement!
Mimi Mefo Takambou
