Plus de 15 personnels de santé de l’Hôpital des Urgences de Yaoundé qui manifestaient depuis le 12 mai 2023, ont été arrêtés le matin du 5 juin 2023. Les travailleurs de la santé avaient manifesté au ministère de la santé publique pour des salaires impayés.
Beaucoup d’entre eux se sont plaints du mauvais traitement des autorités malgré plus de neuf ans de services diligents à ce secteur de la santé. En plus des salaires impayés, les manifestants se sont plaints de mauvaises conditions de travail avec de vagues promesses qui leur étaient faites à chaque fois qu’ils essayaient de demander des améliorations.
« Depuis plusieurs mois, nous ne recevons plus nos salaires. Malgré les plaintes que nous avons déposées, nous continuons à recevoir de fausses promesses et nous ne pouvons pas continuer à les accepter », a expliqué l’un des manifestants.
Les manifestants ont poursuivi en expliquant que malgré les fausses promesses qui leur avaient été faites, ils continuaient à se présenter au travail à cause de l’amour qu’ils avaient pour leur travail, mais ont ajouté qu’il y avait une limite à leur endurance :
« Comment s’attendent-ils à ce que vous continuiez à venir travailler alors que vous n’avez même plus d’argent pour le transport ? Pas de nourriture. Comment prenons-nous même soin de nos familles ? » Un autre a demandé.
L’absence de réponse appropriée de la part de l’administration hospitalière les a contraints à marcher vers le ministère de la Santé publique en espérant que leur sort sera pris en charge par une autorité supérieure.
Malheureusement, la réponse du ministère a été loin de ce à quoi ils s’attendaient, car après quelques heures de protestations, ils ont été emmenés hors des lieux par les forces de sécurité armées qui, selon l’un d’entre eux, ont été envoyées par le Dr Manaouda Malachie, ministre camerounais de Santé publique.
Le ministre, connu pour sa présence active sur Twitter, n’a pour l’instant fait aucun commentaire sur l’incident d’aujourd’hui.
Les personnes arrêtées auraient été emmenées au commissariat central de Yaoundé, où l’on ignore pour quels motifs elles ont été arrêtées.
Cet acte a été largement critiqué par de nombreux Camerounais qui se sont tournés vers les réseaux sociaux pour dénoncer ce qu’ils ont qualifié d' »injustice« .
Mimi Mefo
