Depuis plusieurs semaines, les réseaux sociaux, les plateaux de télévision au Cameroun nous abreuvent d’un débat d’un autre genre : l’opposition Yannick Noah contre Samuel Eto’o. Que gagne le Cameroun dans cette autoflagellation ?
Tout est parti de la rupture de contrat de sponsoring liant l’équipementier Coq Sportif à la Fécafoot (Fédération camerounaise de football). Elu en décembre 2021, l’ancien capitaine des Lions indomptables a résilié cette transaction signée par l’ancienne équipe de la Fécafoot en 2020. Estimant que les choses ne s’étaient pas passées de manière convenable, l’ancien vainqueur de Roland Garros a fait valoir ses droits dans cette affaire.
Tout aurait pu s’arrêter là. Sauf que nous sommes à l’ère des réseaux sociaux, avec ce que cela comporte comme amplification à l’extrême. Comme une trainée de poudre, deux camps se sont formés et opposés ; avançant des arguments pour soutenir untel, tout en dénigrant, insultant et accusant l’autre camp avec des mots volant très bas. Quel dommage !
Face à cela, il y a lieu d’indiquer que Yannick Noah et Samuel Eto’o sont des icônes mondiales de leurs sports respectifs. Tous deux, après leur carrière sportive sont rentrés vivre dans leur Cameroun natal, et c’est un plus pour le pays. Yannick Noah fait la fierté du Cameroun et Samuel Eto’o également.
Le premier a été le préparateur psychologique des Lions indomptables, à une époque où le second était encore en activité. Tous deux ont défendu ardemment les couleurs nationales Vert-Rouge-Jaune. Ceux qui cherchent à les opposer, ne font pas du bien au Cameroun ; c’est tout simplement une lapalissade.
Savoir tirer profit d’eux pour faire évoluer le sport au Cameroun
En suivant toute cette déferlante sur les réseaux sociaux, je me suis rappelé un autre débat que nous avions mené à l’époque où nous étions au secondaire : Joseph Antoine Bell contre Thomas Nkono. Moi, supporter de l’Union sportive de Douala, club où avait évolué Bell, j’étais un fervent défenseur de l’ancien portier de l’Olympique de Marseille.
Comme vous pouvez l’imaginer, je ne manquais jamais d’argument pour le soutenir. Quand Nkono jouait avec l’équipe nationale, j’attendais juste qu’il prenne un but pour me défouler sur lui et le vouer aux gémonies. Inutile de préciser que ceux qui soutenaient l’entraineur des gardiens de but de l’Espagnol de Barcelone, nourrissaient les mêmes idées.
Et pourtant nous aurions pu être fiers de posséder deux gardiens de buts de classe mondiale qui n’avaient rien à envier aux meilleurs de leur époque qu’étaient Dino Zoff, Joel Bats, Rinat Dasaev, Harald Shumacher, etc. Hélas, nous passions le clair de notre temps à nous flageller. Avec le recul, je me rends compte combien nous avions été égoïstes, sectaires et surtout antipatriotes.
Au final donc, Yannick Noah et Samuel Eto’o sont des Camerounais. Il nous revient de mettre à profit leur expérience et leurs expertises de sportifs de haut niveau pour faire évoluer le sport camerounais dans son ensemble. Il ne s’agit pas seulement de football ou de tennis, c’est tout le mouvement sportif camerounais qui doit être concerné. Alors, sachons tirer le meilleur d’eux pour le bonheur du Cameroun.
Serge Hengoup
