Une ministre française a déclaré mardi que son gouvernement ne cesserait de soutenir le Burkina Faso dans sa lutte contre les militants islamistes et souhaitait rester impliqué malgré le sentiment anti-français croissant et les tensions diplomatiques.
Les relations entre la France et le Burkina Faso, une ancienne colonie française, se sont détériorées à la suite de deux coups d’État militaires cette année, en partie motivés par l’incapacité des autorités locales à protéger les civils contre les attaques djihadistes.
Les tensions ont éclaté le mois dernier, lorsque le gouvernement du Burkina Faso a demandé le remplacement de l’ambassadeur de France. Le gouvernement français a refusé et a décrit cette décision comme « une pratique no courante ».
La secrétaire d’État française au Développement, à la Francophonie et aux Partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, a adopté un ton conciliant après avoir rencontré mardi le chef de la junte Ibrahim Traoré dans la capitale Ouagadougou.
Zacharopoulou a déclaré qu’elle et Traoré, qui a pris le pouvoir lors du dernier coup d’État en septembre, ont discuté de l’insécurité et assuré que la France continuerait à apporter son soutien.
« Nous savons le prix que les forces armées burkinabé et la population civile paient depuis des années« , a-t-elle déclaré.
La France compte quelque 400 forces spéciales basées au Burkina Faso pour aider les forces gouvernementales à combattre une violente insurrection islamiste qui s’est propagée dans la région centrale du Sahel depuis le Mali au cours de la dernière décennie.
« Dans ce contexte, ni la France ni l’Union européenne n’abandonnent le Burkina« , a déclaré Zacharopoulou, notant qu’elle n’était pas là pour forcer ou dicter des choix.
« Je suis venue avec un message clair : la constance de l’engagement de mon pays« , a-t-elle ajouté.
Plus tard, en réponse à une question sur l’ambassadeur de France, Zacharopoulou a déclaré qu’elle avait dit à Traoré qu’elle était ouverte au dialogue.
Le gouvernement du Burkina Faso n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
Les protestations des opposants à la présence militaire française ont augmenté cette année, en partie liées au sentiment que la France n’a pas fait assez pour améliorer la sécurité.
Des foules en colère ont pris pour cible l’ambassade de France, le centre culturel et la base militaire, les manifestants appelant les autorités à se tourner vers la Russie pour obtenir de l’aide, comme au Mali.
La collaboration de Bamako avec des mercenaires russes a été un facteur clé dans la décision de la France l’année dernière de retirer ses troupes du Mali, avec qui les relations se sont détériorées à la suite d’un coup d’État militaire en août 2020.
Zacharopoulou a déclaré que les troupes françaises resteraient au Burkina Faso « aussi longtemps que leur présence sera souhaitée« .
(L’illustration principale de cette histoire a été corrigée pour refléter une image de la secrétaire d’État française chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou)
Reuters
