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Burkina : la France dit soutenir son ambassadeur au Faso malgré les pressions pour le faire partir du pays-ministre

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Cathérine Colona, ministres des Affaires étrangères françaises

La France ne changera pas son émissaire au Burkina Faso malgré une demande officielle du gouvernement burkinabé de le remplacer par un autre. Il restera en poste parce qu’il fait le bon job et continuera de travailler dans l’intérêt de la France, a déclaré ce jeudi, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna.

Le 20 décembre de l’an dernier, le régime militaire au Faso dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, a saisi les autorités françaises via une correspondance officielle, à l’effet d’exiger le remplacement de l’ambassadeur français Luc Hallade, actuellement en poste à Ouagadougou.

Depuis cette saisine des autorités françaises, ce n’est que ce jeudi 05 janvier 2023, que la ministre des Affaires étrangères Cathérine Colona s’est prononcé sur ce sujet au micro du média français LCI TV.

Pour la ministre Colona, il n’est pas question de faire partir le diplomate Luc Hallade du Burkina faso. Il est le choix de la France, il fait un travail remarquable dans ce pays, par voie de conséquence, il ne peut être remplacé.

« Je voudrais exprimer mon soutien et notre soutien à notre ambassadeur et à tout le personnel de l’ambassade, qui font un travail remarquable dans des conditions qui, comme vous le savez, sont difficiles », a déclaré Colona à LCI TV, confirmant qu’une lettre officielle du régime burkinabè avait bel et bien demandé un changement d’envoyé français à Ouagadougou.

Les raisons de la brouille de confiance entre le diplomate français Luc Hallade et le régime militaire du Faso sont bien connues.

En effet, nos sources indiquent, que les communications de cet ambassadeur en poste à Ouagadougou avaient été interceptées par les services spéciaux burkinabè.

Des communications indiquant avoir interpellé ses compatriotes à prendre des dispositions idoines avec leurs familles respectives, pour être à l’abri d’une insécurité imminente qui pèse sur le Burkina Faso.

Selon nos informations, le diplomate français Luc Hallade était même allé plus loin, en demandant urgemment à ses compatriotes, notamment ceux habitant dans la localité de Koudougou, à quitter dare-dare cette ville qui se trouve à quelques 100 km à l’ouest de Ouagadougou, pour se relocaliser momentanément dans la capitale Ouagadougou ou au pire des cas, dans la ville de Bobo-Dioulasso (sud-ouest), a indiqué notre source.

Les raisons qui avaient alors motivé les communications du diplomate Luc Hallade à l’endroit de ses compatriotes n’avaient certainement pas plu au pouvoir burkinabè, qui a aussitôt ordonné son départ du pays, en remplacement d’un autre.

Il faut rappeler qu’au mois de juillet de l’an dernier, le régime du capitaine Ibrahim Traoré avait vigoureusement protesté contre les propos du même ambassadeur de France Luc Hallade, qui, lors d’une audition du groupe d’amitié France -Afrique de l’Ouest au sénat français, avait carrément qualifié la situation sécuritaire au Burkina Faso de guerre civile tout en minimisant les efforts des Forces de défense et de sécurité burkinabè dans la lutte contre le terrorisme.

Les relations entre la France et le Burkina, une ancienne colonie française en Afrique de l’Ouest, se sont considérablement détériorées ces derniers temps après de récents coups d’État militaires.

A cela, s’ajoute également les protestations des opposants à la présence militaire française dans le pays.

Des protestations en partie liées au sentiment que la France n’a pas fait assez pour lutter efficacement contre une insurrection islamiste qui s’est propagée ces dernières années surtout dans la partie nord du pays où 40% du territoire échappe encore à l’autorité de l’Etat.

Dieunedort Essomé

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