Une semaine après avoir été interrompu par le putsch orchestré par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le procès Thomas Sankara a bel et bien repris ce lundi au tribunal militaire de Ouagadougou. Douze des quatorze accusés ont fait acte de présence parmi lesquels, le général Gilbert Diendéré, 61 ans.
Après avoir été interrompu par le coup d’Etat militaire qui a vu la chute du président Roch Marc Christian Kaboré le lundi 24 janvier 2022, le procès Thomas Sankara, débuté depuis octobre 2021, a repris ce matin au tribunal militaire de Ouagadougou, les médias locaux ont rapporté.
Selon une source proche du parquet militaire, les avocats de la partie civile au nombre desquels Prosper Farama, ont collectivement formulé une demande à l’attention au tribunal et ce, dès l’entame de l’audience, pour exiger la suspension in extenso de ce procès Thomas Sankara en attendant la normalisation juridique par les nouvelles autorités de l’Etat, au risque de connaître à longue, des irrégularités qui pourront entachées des décisions du tribunal dans cette affaire.
Il faut rappeler que le procès Thomas Sankara qui reprend ce lundi au tribunal militaire de Ouagadougou, a été interrompu lundi dernier 24 janvier 2022 suite à un putsch orchestré par le lieutenat-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba alors qu’il était entré dans la déterminante phase des réquisitoires et des plaidoiries.
Il faut également préciser que si les avocats de la partie civile ont demandé ce lundi au tribunal militaire de Ouagadougou de suspendre le procès Thomas Sankara qui a débuté depuis octobre 2021 en attendant la normalisation juridique de l’Etat, c’est tout simplement parce que le 24 janvier dernier, les putschistes qui ont renversé le président Roch Marc Christian Kaboré ont officiellement annoncé la suspension de la constitution ainsi que la dissolution de toutes les institutions de la république.
Au cours de la reprise de ce même procès Thomas Sankara ce lundi, l’on a observé aux bancs des accusés, la présence effective de douze des quatorze mis en cause parmi lesquels, le général Gilbert Diendéré. Les chefs d’accusation portés contre eux sont les suivants : « complicité d’assassinat, recel de cadavre, attentat à la sûreté de l’Etat, etc. ».
L’ancien président de la république, Blaise Compaoré, dont la partie civile soupçonne toujours comme le principal auteur de l’assassinat de Thomas Sankara en 1987, est toujours en exil en Côte d’Ivoire et n’a jamais comparu à une seule audience. Pour cette raison, les pourfendeurs de la justice burkinabè qui doutent de la neutralité des juges, ont toujours considéré cette affaire Thomas Sankara comme un simulacre de procès.
Dieunedort Essomé
