
Au Burkina, une affaire d’espionnage et de trahison secoue le secteur humanitaire. Le gouvernement a annoncé l’arrestation de huit (8) personnes, dont quatre étrangers, liés à l’ONG Inso (International NGO Safety Organisation), spécialisée dans la collecte d’informations de terrain pour soutenir les travailleurs humanitaires. Les membres de l’ONG sont accusés de collecter des renseignements pour des puissances étrangères, ce qui aurait mis en danger la sécurité du pays et des acteurs humanitaires.
L’affaire a éclaté à la fin du mois de juillet 2025, lorsque le gouvernement burkinabé a suspendu les activités d’Inso sur son territoire. Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a précisé lors d’un point presse que l’ONG était suspectée d’avoir continué ses activités illégalement après cette suspension. Selon les autorités, Inso aurait collecté des informations sensibles sur les opérations militaires et les groupes terroristes opérant dans le pays, à l’insu des autorités. Des accusations de « trahison » et d’espionnage ont été formulées contre les membres de l’ONG, alors qu’ils étaient en mission sur le terrain, souvent dans des zones sensibles.
Le directeur de l’ONG, Jean-Christophe Pégon, un Français, a été le premier arrêté à la fin du mois de juillet. Depuis lors, sept autres employés ont été interpellés, dont la directrice adjointe, une Franco-Sénégalaise, et le directeur des programmes, un Tchèque. Les autres détenus comprennent des ressortissants maliens et burkinabés. Le gouvernement a annoncé que les accusés seraient prochainement présentés devant le procureur du Faso.
Inso, de son côté, rejette fermement les accusations portées contre elle. Dans un communiqué officiel, l’ONG dénonce ce qu’elle qualifie de « fausses accusations », insistant sur le fait que son travail visait uniquement à renforcer la sécurité des humanitaires dans un contexte très complexe. L’organisation a exprimé ses préoccupations quant à l’impact de ces accusations sur la sécurité des travailleurs humanitaires sur le terrain, précisant que leur mission consistait à collecter des données sécuritaires pour mieux protéger les intervenants humanitaires.
Les autorités burkinabées restent, elles, fermes sur leurs accusations. Selon le ministre de la Sécurité, l’enquête est toujours en cours, et les responsables de l’ONG devront répondre de leurs actes devant la justice. L’affaire, qui prend une dimension internationale, soulève des interrogations sur le rôle des ONG dans des zones de conflit et sur la frontière entre aide humanitaire et espionnage. La situation reste à suivre de près.









