
Le Togo franchit une nouvelle étape dans sa stratégie sécuritaire. Une commission gouvernementale compétente a donné son aval à un accord de coopération militaire avec la Fédération de Russie, marquant un rapprochement notable entre les deux pays dans un contexte régional tendu.
Selon un communiqué publié mardi soir par le ministère togolais de la Défense, cet accord vise à renforcer les capacités opérationnelles des forces armées togolaises à travers des formations, des échanges d’expertise et la fourniture d’équipements militaires. L’accord comprend également des clauses de coopération en matière de renseignement et de lutte contre le terrorisme.
« Cet accord s’inscrit dans le cadre de la diversification de nos partenariats stratégiques pour faire face aux défis sécuritaires croissants dans la sous-région », a précisé un responsable du ministère, sous couvert d’anonymat.
La région nord du Togo est en effet confrontée depuis plusieurs mois à des incursions armées attribuées à des groupes djihadistes opérant dans la zone sahélienne. Lomé, qui a jusqu’ici renforcé ses liens avec des partenaires traditionnels comme la France ou les États-Unis, semble désormais élargir sa coopération en se tournant vers Moscou, acteur de plus en plus influent sur le continent africain.
Côté russe, le ministère de la Défense n’a pas encore communiqué officiellement sur le contenu de l’accord. Toutefois, ce rapprochement s’inscrit dans la continuité de l’orientation stratégique de Moscou, qui multiplie depuis quelques années les accords bilatéraux dans plusieurs pays africains, souvent axés sur la sécurité et la formation militaire.
L’accord doit encore être soumis à l’approbation finale du Parlement togolais dans les semaines à venir. S’il est ratifié, il pourrait ouvrir la voie à l’arrivée d’instructeurs russes sur le sol togolais et à des livraisons de matériels, selon des sources diplomatiques proches du dossier.
Pour certains observateurs, ce partenariat soulève des interrogations sur l’équilibre géopolitique que le Togo tente de maintenir entre ses partenaires occidentaux et ses nouvelles alliances stratégiques. Pour d’autres, il s’agit avant tout d’une réponse pragmatique à un besoin urgent de renforcement de la sécurité nationale.
En attendant la ratification, le gouvernement togolais affirme que la priorité demeure « la préservation de la paix et de la stabilité sur l’ensemble du territoire national ».











