La commission électorale de la République démocratique du Congo (CENI) a demandé à la présidence de fournir d’urgence des avions pour aider à distribuer le matériel de vote, à peine deux semaines avant les élections nationales, selon une lettre consultée par Reuters vendredi.
Cette demande met en évidence les défis logistiques liés à la tenue du scrutin du 20 décembre comme prévu dans le deuxième plus grand pays d’Afrique, compte tenu du manque de routes goudronnées et de la profonde insécurité dans les provinces orientales en proie aux rebelles.
Dans la lettre datée du 5 décembre, le chef de la CENI a déclaré que la commission avait besoin de quatre avions Antonov et de dix hélicoptères pour acheminer le matériel de vote vers les zones difficiles d’accès.
« Cette période (de déploiement) (…) coïncide malheureusement avec la campagne électorale, le manque de services aériens et la pénurie de carburant« , indique la lettre, dont l’authenticité a été vérifiée par un responsable de la CENI.
« Par conséquent, la mobilité et la capacité d’intervention du centre électoral sont très réduites« , a-t-il déclaré, qualifiant ses besoins d’urgents.
Le porte-parole du gouvernement congolais n’a pas répondu à une demande de commentaires sur la lettre.
Certains analystes politiques et dirigeants de la société civile ont averti que les élections pourraient être reportées, comme en 2018, lorsque le Congo avait retardé le vote d’une semaine, trois jours seulement avant la date prévue.
« Le gouvernement a toujours contribué au déploiement logistique, à la sécurité et au financement de tous les cycles électoraux. Les élections auront lieu dans les délais« , a déclaré vendredi sur X la porte-parole du président Félix Tshisekedi, Tina Salama.
Un responsable de la CENI, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que le besoin d’un soutien aérien supplémentaire était dû aux retards dans l’obtention des documents électoraux imprimés et à la saison des pluies rendant certaines routes impraticables.
Les électeurs de ce pays d’Afrique centrale riche en minerais se demandent s’ils doivent soutenir Tshisekedi ou l’un de ses deux douzaines de challengers. Ils affirment que son premier mandat n’a pas réussi à remédier aux profondes inégalités qui ont laissé 26 millions de personnes dépendantes de l’aide humanitaire.
Reuters
