La campagne référendaire lancée le 15 juillet dernier par le Président de la République, Faustin Archange Touadéra, prend fin ce vendredi 28 juillet à minuit. Un grand rassemblement est prévu aujourd’hui au complexe sportif Barthélemy Boganda, pour célébrer la fin de la campagne qui a duré 14 jours. L’heure du bilan a sonné avant d’aller aux urnes le dimanche 30 juillet.
Le directeur national de la campagne référendaire (DNC), l’honorable Evariste NGAMANA a animé une conférence hier jeudi 27 juillet, au siège de la direction nationale de la campagne référendaire logée dans l’un des bâtiments de la cité des chefs d’Etat à Bangui. Occasion pour le DNC de faire le bilan général de la campagne référendaire.
« Dans l’ensemble, la campagne s’est très bien déroulée tant à Bangui, en provinces qu’à l’extérieur du pays. Presque toutes les principales villes ont été sillonnées par l’équipe de la campagne à l’exemple de la région de l’Ouham et Ouham pendé, une partie du nord, à l’ouest et bien d’autres villes et régions de la RCA», a précisé Evariste Ngamana. Certains avis de la population sur le projet de la nouvelle constitution ont été recueillis pour présenter au gouvernement afin d’améliorer le contenu du document. A cela s’ajoute des propositions d’amendements du projet de la nouvelle constitution de la République Centrafricaine au niveau du préambule, du titre premier chapitre 2,
Durant cette campagne, il y a eu l’implication des acteurs de la vie politique, la pleine implication des représentants des partis politiques de l’opposition qui ont fait preuve de patriotisme en adhérant à cet exercice démocratique. Les acteurs de la société civile et les leaders communautaires se sont aussi engagés comme dans la campagne référendaire.
Des conférences-débats ont été organisées sur plusieurs thèmes sur les espaces publics notamment à l’université de Bangui, au complexe sportif Barthélemy Boganda, à la radio et à la télévision nationale qui ont permis d’expliquer davantage les enjeux de doter la République Centrafricaine d’une nouvelle constitution qui prend en compte toutes les aspirations de la population.
Les défis pour l’heure selon Evariste Ngamana, c’est de voir les électeurs se rendre massivement aux urnes le 30 juillet 2023 pour voter en faveur du OUI.
Par ailleurs, quelques manquements et incompréhensions sur le contenu du projet de la nouvelle constitution sont relevés par la direction nationale de campagne entre autres les fausses informations sur la question de nationalité et de la durée du mandat présidentiel.
Quasiment pendant deux semaines, les partisans du « oui » et du « non » ont plutôt timidement battu campagne.
À Bangui, la campagne référendaire se termine ce vendredi 28 juillet par un important meeting. Celui des partisans du « oui ». Ces derniers ont pris un pari : remplir le complexe sportif Barthélemy Boganda (stade 20 000 places) où plusieurs manifestations sont prévues.
Les partisans du « non » ne sont pas restés à l’écart durant la campagne référendaire. Le bloc républicain pour la défense de la constitution a mobilisé ses sympathisants qui ont parcouru quelques quartiers pour demander à la population de ne pas se rendre aux urnes le 30 juillet. « Restez chez vous » est le mot d’ordre donné par le BRDC. Les détracteurs du projet de la nouvelle constitution le décrivent comme taillé sur mesure pour un maintien du Président Touadéra au pouvoir.
Les incidents
Quelques incidents ont émaillé la campagne référendaire notamment l’arrestation à Bangui du porte-parole du parti Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), Serge Gbayombo. Il a été arrêté dans l’après-midi du lundi 24 juillet et libéré dans la soirée, après avoir été retenu quelques heures au Service d’investigations et de renseignements (SRI). Serge Gbayombo se trouvait à son domicile dans le 4è arrondissement de Bangui lorsque « des éléments de la garde présidentielle » se sont présentés dans l’après –midi du lundi 24 juillet pour l’arrêter. Il a été reproché à Serge Gbayombo son implication dans la campagne pour le boycott du référendum constitutionnel du 30 juillet prochain.
Le Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN) s’est retiré de l’Union des forces démocratiques de l’opposition (UFD0), une coalition des partis politiques qui soutient le pouvoir. Le PNCN dans un communiqué de presse publié le 24 juillet dénonce un manque de transparence dans la gestion de l’UFDO.
Pour conclure, les Centrafricains sont appelés aux urnes dimanche 30 juillet pour approuver ou non une nouvelle Constitution, soumise par le pouvoir à un référendum. Mais une opposition hétéroclite la conteste.
Arsène Jonathan Mosseavo
