Plus de 2.000 familles mozambicaines ont cherché refuge au Malawi cette semaine, ont annoncé les autorités malawites, alors que des dizaines de personnes ont été tuées dans les troubles provoqués par une élection contestée en octobre.
Certains commerces, dont des banques, ont été fermés vendredi à Maputo, la capitale du Mozambique, et des patrouilles ont été déployées dans certaines zones à la suite d’une émeute meurtrière et d’une évasion dans une prison mercredi.
Le Mozambique est en proie à de violentes manifestations depuis près de deux mois, depuis que la commission électorale a déclaré que le parti au pouvoir, le Frelimo, avait conservé le pouvoir et que son candidat avait remporté la présidentielle. Le Frelimo nie les accusations de fraude électorale de l’opposition.
La décision du Conseil constitutionnel du Mozambique de valider les résultats des élections lundi a déclenché de nouvelles manifestations.
L’organisation de surveillance Plataforma Decide a estimé que le nombre de morts s’élevait à 125 depuis la décision du tribunal et à 252 depuis fin octobre.
Un haut responsable malawite a déclaré que mercredi, 2 182 ménages mozambicains fuyant les violences avaient traversé la frontière vers le district de Nsanje au Malawi, à la frontière avec le Mozambique.
« La situation reste désastreuse car ces personnes ont besoin d’une aide humanitaire de toute urgence », a déclaré le commissaire du district de Nsanje, Dominic Mwandira, dans une lettre adressée au commissaire du pays pour les réfugiés, consultée par Reuters.
Le principal leader de l’opposition mozambicaine, Venancio Mondlane, qui selon le Conseil constitutionnel est arrivé deuxième à l’élection présidentielle et qui rejette les résultats, a appelé ses partisans à davantage de manifestations mais les a exhortés à ne pas piller ni endommager les infrastructures.
Les troubles ont affecté les entreprises étrangères opérant au Mozambique, notamment les sociétés minières Gemfields Group (GEMGE.L) et la société pétrochimique Sasol (SOLJ.J)
Les opérations de la plus grande mine de rubis de Gemfields au Mozambique ont été temporairement interrompues mardi après de violents incidents à proximité de la mine, a-t-elle indiqué dans un communiqué vendredi.
Plus de 200 personnes ont tenté d’accéder à un site résidentiel pour les employés de la mine et ont mis le feu à des structures, a-t-il ajouté. Les forces de sécurité mozambicaines ont abattu deux personnes, a précisé Gemfields.
L’émeute dans la prison de Maputo le jour de Noël a fait au moins 33 morts et a vu plus de 1 500 prisonniers s’évader avant que certains ne soient repris.
Le Frelimo dirige le Mozambique depuis la fin de la guerre contre le régime colonial portugais en 1975. Les observateurs occidentaux ont déclaré que les élections de cette année n’étaient ni libres ni équitables.
