Depuis le coup d’Etat d’août 2020 au Mali, les relations avec la France ne cessent de se détériorer.
Entre mardi et mercredi dernier, une centaine de personnes qui se sont présentées à l’aéroport de Bamako comme des Franco-maliens ont, à la surprise des concernés, été refoulés. Mais selon les autorités maliennes, c’est une décision légale qui s’explique dans un contexte de brouille diplomatique entre la France et le Mali.
S’exprimant sur le sujet dans l’édition de 20 heures du journal télévisé du jeudi 18 janvier, le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Moussa Ag Attaher a rappelé qu’il y a un moment, la France a fermé son service consulaire à Bamako et qu’en réponse, le Mali en a fait de même avec ses services à Paris.
« Suite à cela, il est clair que tout voyageur à destination du Mali doit se munir de tous les documents de voyage nécessaires », précise le ministre, ajoutant que tel n’était pas le cas pour la centaine de refoulés qui n’ont présenté que le passeport français aux services maliens à l’aéroport.
Poursuivant, le ministre Ag Attaher déclare qu’ils devaient avoir par devers eux un visa pour fouler le sol malien, en vertu de l’application de la réciprocité. Ce qu’ils n’avaient pas non plus, d’où leur refoulement.
Cependant, le ministre malien a indiqué que des solutions sont en étude pour faciliter l’accès au Mali aux binationaux franco-maliens. Mais en attendant, il conseille à ces derniers, de se procurer le passeport malien. Car « c’est un droit pour eux », rappelle-t-il.
Cette situation décrit la nature exécrable des relations entre la France et le Mali. Depuis l’arrivée des colonels au pouvoir suite à l’éviction d’Ibrahim Boubacar Keita, les deux pays n’ont de cesse de poser des actes de défiance mutuelle sur fond de rapprochement entre Bamako et Moscou.
L’arrivée d’instructeurs russes, considérés par les chancelleries occidentales comme des mercenaires de Wagner a été le point de non-retour, poussant du coup les militaires de l’opération Barkhane à la sortie.
Dans une récente sortie, le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta a déclaré faire l’objet de pressions de la France et d’une autre puissance étrangère pour imposer au Mali un dirigeant de la transition.
I-Sahel