Sky Mali, la seule compagnie aérienne commerciale desservant Tombouctou, à l’intérieur du Mali, a annulé ses vols en raison de l’insécurité, a-t-elle annoncé lundi, renforçant ainsi l’isolement de la ville du nord du pays, soumise à un confinement d’un mois. Blocus islamiste.
Tombouctou, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et ancien centre commercial situé aux confins du désert du Sahara, souffre d’une pénurie de nourriture et d’aide humanitaire depuis qu’une filiale locale d’Al-Qaïda a coupé l’accès par route et par fleuve à la mi-août.
Deux habitants ont déclaré à Reuters avoir entendu des tirs d’obus près de l’aéroport de la ville lundi matin.
Sky Mali a ensuite publié un communiqué indiquant qu’elle avait suspendu tous les vols à destination et en provenance de Tombouctou jusqu’à nouvel ordre, citant une alerte de sécurité.
« Nous avons entendu plusieurs tirs d’obus à l’aéroport de Tombouctou. Les vols sont annulés« , a déclaré un habitant Mohamed Ag Hamaleck.
« Maintenant Tombouctou est complètement fermée. Les routes d’accès sont coupées, les bateaux ne viennent plus« , a-t-il déclaré au téléphone.
La ville est encerclée par la violence depuis que les forces françaises l’ont libérée des militants en 2013 après un soulèvement. Les islamistes se sont ensuite regroupés et se sont répandus du nord du Mali vers le Burkina Faso et le Niger voisins.
L’Union européenne a déclaré la semaine dernière que le blocus s’était étendu à davantage de localités de la région de Tombouctou, notamment Rharous, Niafounké, Goundam, Diré, Tonka, Ber et Léré.
« Les civils n’ont pas accès aux produits essentiels et aux services sociaux de base« , a déclaré ECHO, la branche humanitaire de l’UE, dans une note.
L’insécurité au Mali s’est intensifiée au cours de l’année écoulée après que les chefs militaires de ce pays d’Afrique de l’Ouest ont expulsé les troupes françaises, demandé aux soldats de maintien de la paix des Nations Unies de partir et fait équipe avec le groupe militaire privé russe Wagner Group.
Un groupe lié à Al-Qaïda a revendiqué vendredi la responsabilité d’un attentat suicide contre une base militaire dans le nord-est du Mali, un jour après que les autorités ont accusé le groupe d’avoir mené une double attaque contre un autre camp militaire et contre un bateau qui a tué plus de 60 personnes.
Reuters
